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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

TRANSDISCIPLINARY RESEARCH, EDUCATION AND DIALOGUE : Fréjus THOTO aborde la question de la recherche transdisciplinaire

 TRANSDISCIPLINARY RESEARCH, EDUCATION AND DIALOGUE : Fréjus THOTO aborde la question de la recherche transdisciplinaire

A travers la conférence Transdisciplinary Research, Education and Dialogue, le Directeur exécutif du Centre d’Actions pour l’Environnement et le Développement Durable (ACED), Fréjus THOTO, a eu l’occasion de parler de la recherche transdisciplinaire. Dans cet entretien, il donne la substance de son intervention à cette rencontre de haut niveau.

  • Quel rôle joue l’ACED ?

Le Centre d’Actions pour l’Environnement et le Développement Durable (ACED) est un « think and do tank » basé au Bénin, en Afrique de l’Ouest. Notre travail consiste à produire des données probantes, soutenir la prise de décision par les décideurs politiques, et mettre en œuvre des initiatives/programmes dans divers domaines de développement, y compris les systèmes alimentaires.

  • Qu’est-ce que le TRED ? Objectifs de cette réunion de haut niveau ?

Le TRED (Transdisciplinary Research, Education and Dialogue) est une conférence qui vise à faire progresser la science transdisciplinaire en créant un cadre favorable au dialogue, en décortiquant les théories, les pratiques et les éléments essentiels de l’intégration des connaissances. Elle est organisée par l’Université de Wageningen et le Centre for Unusual Collaborations (CUCo) des Pays-Bas.

  • En tant que paneliste que pouvons-nous retenir de votre intervention à cette rencontre de haut niveau ?

La recherche transdisciplinaire cherche à dépasser les limites des disciplines en créant des liens entre différents domaines de connaissances, politiques et pratiques afin de relever les défis mondiaux complexes. Sur la base de notre expérience à ACED, on peut distinguer deux types de transdisciplinarité : symbolique et instrumentale. La transdisciplinarité symbolique a souvent un caractère cérémoniel, où les praticiens sont impliqués dans les projets de recherche pour remplir un rôle symbolique plutôt que de contribuer de manière substantielle. Par exemple, dans une étude sur l’amélioration de la productivité agricole, des agriculteurs pourraient être invités à rejoindre l’équipe de recherche mais leur rôle pourrait se limiter à assister à des réunions et à donner un avis superficiel. Ici, bien que le projet semble « transdisciplinaire », l’engagement manque de profondeur et n’influence pas de manière significative les résultats de la recherche.

D’un autre côté, la transdisciplinarité instrumentale adopte une approche plus profonde et plus engagée. Elle implique les praticiens à toutes les étapes du processus de recherche, en s’assurant que leur expertise influence de manière significative la direction, la mise en œuvre et les résultats de la recherche. En suivant l’exemple précédent, une approche instrumentale verrait les agriculteurs activement engagés dans la conception de l’étude, la collecte et l’analyse des données, et l’utilisation des résultats pour orienter les interventions d’amélioration de la productivité. Cet impact direct et tangible sur la politique et la pratique est la force de la transdisciplinarité instrumentale.

Il y a de nombreuses raisons qui pourraient justifier l’adoption d’une transdisciplinarité instrumentale. Ceci inclus les intérêts individuels des acteurs impliqués dans le processus ou les directives des financements qui soutiennent la recherche. Pour réussir dans la recherche transdisciplinaire, en particulier de type instrumental, il est important d’être ouvert et de comprendre les différentes formes de connaissances, et de sortir de sa zone de confort pour le bénéfice de tous.

Cependant, la transition de la transdisciplinarité symbolique à la transdisciplinarité instrumentale peut être difficile en raison de facteurs tels que les normes institutionnelles, les priorités de financement, les attentes de la société et les motivations individuelles des chercheurs. Il est donc essentiel d’améliorer les capacités des praticiens pour établir des collaborations fructueuses avec les chercheurs et faciliter cette transition vers la transdisciplinarité instrumentale.

  • Quels sont les prochains pas après cette rencontre ?

Nous espérons que praticiens et chercheurs prendront de plus en plus en compte la nécessité de toujours collaborer pour produire des données qui influenceront sans biais les orientations publiques, sociales et politiques. Pour accompagner le développement au Bénin et en Afrique, nous avons besoin de données qui reflètent les sous-secteurs des défis que nous espérons surmonter. C’est dans ce cadre qu’à ACED, nous mettons un point d’honneur à intégrer un éventail diversifié d’acteurs et d’expertises possibles dans la mise en œuvre de nos initiatives.

  • Votre mot de fin

Finalement, l’objectif n’est pas de faire un choix exclusif entre ces deux types de transdisciplinarité, mais plutôt de trouver des solutions novatrices pour combler l’écart qui existe entre elles. Il est primordial de travailler ensemble pour relever les défis actuels et tirer avantage du potentiel qu’offre la recherche transdisciplinaire en termes d’impact sociétal.

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