USAGE DE « SIDAKIN » POUR ASSAINIR L’EAU CONTAMINÉE : Une solution peu efficace
TRANSITION ÉNERGÉTIQUE EN AFRIQUE : Le secteur du transport dans une révolution à grande vitesse
La transition énergétique est l’ensemble des transformations dans la production et la consommation d’énergie en vue d’un développement plus durable et écologique. Depuis quelques années, le secteur du transport africain s’inscrit également dans cette lutte mondiale en se tournant vers de nouvelles approches dont celle en vogue est l’utilisation des engins électriques.
Maëlle ANATO
De plus en plus de pays du continent africain ont fait le pari de réduire les émissions des engins de transport dans les années à venir. Cela a pour incidence le développement et la vente de motos et de voitures électriques au détriment des engins thermiques. D’après un rapport de la société McKinsey, les motos électriques devraient représenter « entre 50 % et 70 % de parts de marché sur le continent d’ici à 2040».
Au Rwanda, 30% des motos, 20% des bus, 25% des minibus et microbus devraient être électrifiés d’ici l’année 2030. Au Bénin, au Kenya en passant par le Togo, les milliers de taxi-motos circulent et se passent de l’essence. Cette avalanche d’engins favorise la réduction des gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone (CO2), le monoxyde de carbone (CO), le méthane( CH4) qui contribuent au phénomène de réchauffement climatique. Selon une étude menée par l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), moins 60% de CO2 sont émis dans l’environnement par un engin électrique comparativement à un autre roulant à l’essence. Les fumées sont réduites, l’air est moins pollué.
De plus, la plupart des motos électriques n’émettent pas ou peu de bruit. Ce qui réduit considérablement une autre forme de pollution qu’est la pollution sonore. Au Bénin, leur utilisation permettrait d’améliorer le coût et la quantité de pièces détachées que nécessite l’entretien des motos thermiques. À en croire un conducteur de taxi-moto communément appelé zémidjan, « les motos électriques n’ont pas de pistons ou de bougies à changer. Elles n’ont pas de chaînes et pas de vidange à faire régulièrement ».
Un autre impact environnemental positif est la production locale de l’énergie. Des entreprises rwandaises se spécialisent sur des travaux de rénovation des motos à essence. Après avoir retiré toutes les pièces liées au carburant, elles procèdent à leur remplacement par des pièces électriques à recharger. Cette initiative représente ainsi une diminution des déchets pour l’environnement et un pas vers le recyclage.
Néanmoins, l’utilisation des engins électriques présente des défis non négligeables. L’électricité servant à recharger les batteries provient d’une source non renouvelable. C’est le cas de l’Afrique du Sud où environ 90% de l’énergie électrique est produite dans les centrales de charbon. Par ailleurs, la fabrication des batteries des engins électriques nécessitent des éléments chimiques tels que le nickel, le lithium, le cobalt. Lorsque ces éléments ne sont pas recyclés ou traités convenablement, les sols et les eaux sont exposés à des risques de contamination.
Pour la réduction des gaz à effet de serre et une mobilité durable, il est donc capital de penser à des productions énergétiques renouvelables (énergie solaire, systèmes hydroélectriques et géothermiques). Face à une demande élevée des batteries de recharge, une conception éco-responsable et la mise en place de pratiques durables doivent être mûrement réfléchies.