VACCINATION DES ANIMAUX AU BÉNIN : Une nécessité absolue parfois négligée par les éleveurs
La vaccination des animaux est une nécessité absolue pour assurer une production animale optimale. Cependant, la plupart des éleveurs ne remplissent pas cette condition exposant ainsi non seulement la vie de leur cheptel au danger mais aussi la santé publique.
Stag Arsène Salanon
Le vaccin a pour effet de stimuler la production d’anticorps spécifique sur un virus ou une batterie responsable d’une maladie donnée. De ce fait, chaque vaccin renforce donc les défenses immunitaires contre les infections qu’il cible. En ce qui concerne les animaux, la vaccination garantit la protection des animaux contre les maladies. Elle réduit la mortalité, la dépendance aux antibiotiques et améliore le bien-être. Pour chaque programme de vaccination, le choix de l’adjuvant de vaccin se fait sur plusieurs critères, en particulier l’espèce animale. Mais au Bénin, bien évidemment que l’élevage soit courant dans toutes les agglomérations, la vaccination des animaux est devenue un problème qui gangrène le secteur et ceci à cause du manque de sensibilisation.
En effet, « le problème de sensibilisation est un problème sérieux. La population se résigne à vacciner leurs animaux à cause du coût qu’ils estiment cher et par ricochet voire leurs animaux mourir devant eux » déclare le Vétérinaire Fayomi Silvestre. Au nord par exemple, lors des campagnes de vaccination, il y a le regroupement des animaux sur un site et c’est là que se déroule la vaccination. Mais dans le Sud, c’est tout le contraire.
« Tu ne verras personne amener son animal sur un site pour dire venez le vacciner »
informe le docteur vétérinaire. Selon lui, les gens n’ont pas cette habitude de transhumance. Cela fait que pour la même vaccination, il y a plusieurs systèmes mise en place selon la zone pour vacciner les animaux. Ceci aussi peut se justifier par le fait qu’au Sud, les gens n’ont pas un effectif aussi important. En ce qui concerne le coût des vaccinations, « les vétérinaires font beaucoup de sacrifice » souligne Fayomi. En effet, le code de déontologie interdit la gratuité des prestations mais les vétérinaires sont obligés de fermer les yeux sur beaucoup de choses pour permettre aux éleveurs de bénéficier de leur prestation. Malgré cela, les éleveurs n’arrivent toujours pas à faire vacciner leurs sujets. D’après le docteur vétérinaire, c’est l’Etat qu’ils accompagnent car c’est lui qui a le rôle et l’obligation de protéger son cheptel. Raison pour laquelle les coûts des vaccinations sont réduits.
Les mesures idoines pour pallier ce fléau
« On ne peut pas réussir la campagne de vaccination si on ne fait pas une bonne sensibilisation »
affirme le docteur. Sur le terrain, surtout dans les localités du Sud, il est important d’inclure les élus locaux dans la sensibilisation afin que le processus avance. Ainsi, c’est à eux d’orienter les vétérinaires vers les différents ménages car ils maîtrisent le nombre de bétail. Grâce à leur crieur public, ils peuvent aussi mobiliser les citoyens à faire vacciner leurs animaux. Ce sont les problèmes auxquels sont confrontés les vétérinaires ainsi que les éleveurs.