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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

VIANDE DE CHIEN : Prisée, mais pas utile pour la santé

 VIANDE DE CHIEN : Prisée, mais pas utile pour la santé

Le chien est un animal de compagnie pour certaines personnes mais au-delà, sa viande est prisée par une autre catégorie de consommateur. Ceux qui s’interdisent la consommation de la viande du chien évoquent certaines raisons morales ou même culturelles. Du point de vue sanitaire et nutritionnel, sa consommation est-elle recommandée ?

                                                                                   Viande de chien crue

Oyéyèmi AGANI

C’est un secret de polichinelle que toute viande a ses bienfaits et contribue à une santé parfaite. C’est aussi le cas de la viande de chien. Sa consommation serait bénéfique en éléments nutritifs. A cette viande, l’on prête des vertus médicinales. Selon les croyances populaires, elle combat les courbatures, les rhumatismes, la goutte, les maux de ventre, l’impuissance etc. On la dit également aphrodisiaque et capable de prolonger l’érection. D’autres croyances font croire qu’elle constituerait un remède contre la sorcellerie. Mais ce que ces consommateurs auraient ignoré est que cette viande serait également une grande source de nombreux dégâts sanitaires. Et cerise sur gâteau, elle pourrait être aussi une entrave pour les valeurs culturelles.

Une question de santé publique

En réalité, la viande de chien peut être porteuse de maladies dangereuses pour l’homme. « Il y a un risque accru de contracter des zoonoses, qui sont des maladies qui se transmettent de l’animal à l’homme et vice-versa », dixit le médecin vétérinaire Benoît Amoussou. Quand il parle des zoonoses, il fait spécifiquement allusion aux maladies telles que la rage, le choléra, l’échinococcose, la toxocarose etc. Des maladies qui sont non seulement dangereuses mais mortelles. L’OMS peaufine la position du médecin en apportant de l’eau à son moulin. Au-delà de ces zoonoses, l’organisation affirme que consommer la viande de chien est synonyme d’encourir le risque de contracter les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2.

A en croire certaines statistiques tirées de sources sûres, la consommation de la viande de chien tue des dizaines de milliers de personnes chaque année, principalement en Asie et en Afrique, dont 40% sont des enfants de moins de 15 ans. Elle est à l’origine des cas mortels de rage humaine et représentent jusqu’à 99% des cas de transmission aux humains. Eu donc égard à des maladies et parasites que cette viande peut créer aux populations, interdire sa consommation serait d’intérêt public. Car, ces maladies représentent un risque majeur pour la santé publique. Dans un pays où l’accès aux soins nécessaires est limité, l’on devrait se méfier de cette viande. Elle peut aussi avoir un revers économique et social négatif. Et ce, tout en piétinant la productivité et la qualité de vie des populations.

Une autre façon de porter vraiment atteinte aux valeurs morales et culturelles ?

La consommation de la viande de chien suscite plusieurs oppositions de la part de certains groupes sociaux au Bénin. Ils conçoivent cet acte comme un sacrilège, car il porterait atteinte à leurs sensibilités culturelles et religieuses. De même, il semble être une entrave pour les valeurs traditionnelles et la dignité humaine. « Je ne consomme pas la viande de chien à cause de mon ethnie », a indiqué Mahafouz Samba, étudiant à l’Université d’Abomey-Calavi. Il n’est pas seul dans cette position. « Quand je le vois de son vivant, manger sa viande peut m’amener à réagir désormais comme lui. C’est ce qui fait que je m’abstiens de sa consommation », laisse entendre Bernice Amoussou, apprentie coiffeuse. De ces différents propos, l’on peut en déduire que la consommation de cette viande pose des questions morales, culturelles et traditionnelles. Car, le chien est considéré comme un animal de compagnie qui a droit au respect et à la protection. « Je ne peux pas consommer la viande de chien. Pour preuve, l’affinité qu’il y a entre notre chien et moi ne me permet pas de consommer la viande d’un tel animal », affirme Grisette Lawson. Il s’agit donc des arguments éthiques qui reposent sur l’idée que les sont des êtres sensibles et intelligents. Si l’on analyse les propos de Grisette Lawson, il n’y a pas de différence fondamentale entre manger un chine ou un homme, ce qui est répugnant à entendre.

De probables mesures à prendre

Interdire la consommation de la viande de chien, que ça soit au Bénin comme dans n’importe quel autre pays, serait très utile pour l’humanité, puisque la santé publique, le bien-être animal et l’identité culturelle en dépendent. Il serait donc intéressant qu’une réglementation juridique soit établie dans le but de prévoir des sanctions dissuasives, mais aussi des mesures d’accompagnement pour les éleveurs et les consommateurs de cette viande.

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