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Campagne cotonnière 2022-2023 : les clés du million de tonnes !
Leader africain de la production cotonnière, le Bénin envisage d’atteindre un million de tonnes d’ici quelques années. Pas utopique ce rêve puisque la production du pays avoisine 800 mille tonnes cette année. Mais avant, il faudra d’abord réaliser l’exploit pendant cette campagne en cours. Conscient que la tâche sera rude, le ministre de l’Agriculture a tiré la sonnette d’alarme. Ce 28 avril 2022, à l’occasion du lancement officiel de la campagne agricole 2022-2023, Gaston DOSSOUHOUI, appelait tous les acteurs de la chaine agricole, à faire de cette campagne une réussite. Ces mots, sonnent pour moi, comme une invite à se surpasser ou à faire plus que d’habitude, face à l’enjeu, celui de maintenir son statut de leader africain du coton. Est-il possible de réaliser cela ? Oui ! Mais comment ?
La filière coton est la mieux organisée des filières agricoles du Bénin. L’AIC composée des producteurs et des égreneurs, devra poursuivre l’encadrement pour les communes productrices du coton tout en veillant à la disponibilité en temps réel des intrants. De grandes productions en sortiront et les égreneurs doivent être prêts à toutes les acheter. A ce niveau pas de problème selon les experts rencontrés.
Les producteurs, chacun d’eux doit mettre en pratique les techniques qui leur ont été enseignées pour une meilleure productivité. A l’Etat quant à lui, de trouver un mécanisme d’accompagnement financier des cotonculteurs, surtout en période de production au cours de laquelle, ils contractent des prêts au niveau des institutions de microfinance. Et même les avances sur les productions au niveau de la phase de commercialisation ne suffiront pas.
Atteindre un million de tonnes de coton graine est une ambition noble et louable. Mais cela ne doit pas nous faire perdre de vue, d’autres problèmes environnementaux et sanitaires : la dégradation des sols, la déforestation et l’intoxication sous toutes ses formes par les pesticides. La culture du coton est généralement jumelée à des cultures de céréales, comme le maïs, mil et le sorgho. Les engrais du coton sont ainsi utilisés pour atteindre une production plus efficace de ces céréales, base de l’alimentation dans la plupart des ménages béninois. La concurrence du coton aux cultures vivrières quant à l’occupation de l’espace pourrait également entraîner l’insuffisance alimentaire. Il est donc souhaitable d’agir intelligemment pour concilier culture du coton et sécurité alimentaire.