COMMERCIALISATION DE L’ARACHIDE BRUTE : Les commerçantes se plaignent de la mévente

L’arachide est très répandue au Bénin. Consommée sous forme préparée ou grillée, accompagnée de maïs, etc., cette légumineuse se retrouve un peu partout dans nos villes et nos marchés. Malgré sa grande consommation, les vendeuses se plaignent toujours de sa mévente.

Vanessa ZANNOU

Dans un monde en abondance, entre le bruit assourdissant des motos et les commerçantes de maïs qui embarquent leurs marchandises, les paniers sur les étalages sont remplis d’arachides et les déchets sont un peu partout. C’est ainsi que se présente la scène ce matin-là au marché Dantokpa, plus précisément à Sofradoto. Ces derniers jours, le marché de l’arachide est plutôt calme, que ce soit chez les détaillants ou chez les grossistes. Selon les commerçantes, cette tendance devrait se poursuivre jusqu’à ce que les stocks deviennent moins disponibles en ce début de saison des pluies.

En effet, l’arachide est cultivée dans plus de 100 pays à travers le monde. Qu’elle soit cuite ou non, elle est très consommée au Bénin, surtout dans le Sud. Elle constitue une source importante de revenus pour les agriculteurs, les commerçants grossistes, les vendeuses ambulantes et les petites unités de transformation en pâte, en huile et en aliment pour le bétail. Elle fait également le bonheur des grossistes et des vendeurs détaillants de ce marché. L’année dernière, les stocks d’arachide s’écoulaient rapidement sur le marché. De nombreuses femmes et des écolières en vacances étaient attirées par ce commerce. Elle a permis à de nombreuses personnes de répondre à leurs multiples besoins.

Cependant, cette année, on constate une mévente sur nos marchés. Les raisons :

« Nous avons actuellement beaucoup de produits agricoles sur le marché, tels que le maïs, la mangue, etc. Nous pourrons vendre nos produits comme il se doit lorsque ces produits seront moins disponibles sur le marché »,

explique Maman Archille, une commerçante d’arachides assise devant son étalage, les mains posées sur sa joue. Selon elle, si les stocks d’arachides achetés ne sont pas rapidement vendus, ils pourrissent. « Dès que nous constatons qu’ils sont pourris, nous les épluchons et les décortiquons avant de les vendre aux vendeuses de bouillis », ajoute-t-elle. « Nous ne parvenons pas à vendre toutes nos marchandises, c’est pourquoi nous nous retrouvons endettées et subissons des pertes. De plus, si le gouvernement pouvait nous trouver un endroit spécifique en dehors du marché pour notre commerce, ce serait bien, car parfois le marché est tellement bondé que nous n’arrivons même pas à vendre », exprime Bernadette VLAVONOU, installée à 500 mètres de là, avant de continuer :

« L’année dernière, c’était beaucoup mieux que ça et le marché de l’arachide était florissant. Nous réalisions des bénéfices importants en une journée. Mais cette année, la situation se dégrade de plus en plus. « 

Cette activité, qui était une aubaine permettant à de nombreuses femmes de s’émanciper en leur procurant les moyens de subvenir à leurs besoins et renforçant ainsi leur indépendance économique, laisse à désirer. Il convient de rappeler que le prix du kilogramme d’arachide brute sur le marché de Dantokpa est de 200 FCFA, voire 250 FCFA, et de 300 FCFA au marché d’Akassato. Elle peut être conservée séchée et est consommée crue, grillée ou sous forme de pâte dans la préparation des sauces. Les transactions de cette légumineuse se limitent entre les producteurs, les collecteurs, les grossistes et les transformateurs. Les collecteurs achètent directement auprès des producteurs ou sur les marchés de collecte, puis revendent ces quantités aux grossistes. Les grossistes vendent ensuite leurs stocks aux transformateurs ou aux détaillants urbains. Ces derniers fournissent à leur tour les consommateurs urbains.