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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

CRÉATION DE LA SOCIÉTÉ DE DÉVELOPPEMENT DES SEMENCES VÉGÉTALES ET PLANTS AU BÉNIN : un acteur exprime son désaccord sur l’initiative gouvernementale

 CRÉATION DE LA SOCIÉTÉ DE DÉVELOPPEMENT DES SEMENCES VÉGÉTALES ET PLANTS AU BÉNIN : un acteur exprime son désaccord sur l’initiative gouvernementale

Il y a de cela quelques jours, le gouvernement annonçait son idée de créer une société pour rendre plus efficace le système semencier béninois. Face à cette décision, certains acteurs ont préféré garder le silence. Par contre d’autres ont décidé de sortir de leur gong. C’est le cas de Patrice Sagbo, un acteur du domaine reçu par nos confrères de Prime News TV Bénin qui ne serait pas d’accord avec la décision prise par le gouvernement.

Jean-Baptiste HONTONNOU

C’était le mercredi 24 janvier 2024, sous la présidence de Patrice TALON, le conseil des ministres a décidé de créer une société de développement des semences végétales et plants au Bénin qui aura des attributs bien définis. Suite à cette décision, les tentatives de notre rédaction pour s’imprégner des avis des acteurs notamment ceux de la Fédération nationale des producteurs de semences (FNPS) ont été vaines. Ils ont préféré donner leur langue au chat prétextant que le gouvernement aurait bien réfléchi avant de prendre sa décision et les dires des acteurs n’auraient quasiment aucun effet. Néanmoins, Patrice Sagbo, environnementaliste et défenseur des droits des paysans sur les ressources génétiques, a accepté opiner sur le sujet au micro de Prime News TV Bénin.

 

En effet, sa position semble être radicale. « Cette fois-ci, je pense que les choses ne sont pas bonnes et il faut le dire en accompagnant le gouvernement à mieux faire », va-t-il laissé entendre sentencieux. Pour lui, le constat fait par l’exécutif et qui stipule que le système semencier béninois est dominé par l’informel n’est pas vérifié . Il affirme : « ce n’est pas vrai et ce n’est pas juste parce que c’est depuis plus de 10 000 ans que le système semencier paysan actuel en cours et qui continue de nous nourrir est né à travers des acteurs qui s’y connaissent. Ils connaissent les saisons, les pratiques et c’est ça qui a fait que jusqu’à présent ce système a traversé le temps, l’espace et continue d’exister ». Il justifie sa position en rappelant que « si un système n’est pas structuré, il ne peut pas fonctionner pendant plus de 10 000 ans ». Ce qui le réconforte davantage est que « le Bénin a ratifié le traité international des ressources phyto-génétiques pour l’alimentation et l’agriculture. Un traité qui reconnaît le système semencier paysan comme efficace et le droit des agriculteurs sur les semences ». D’un autre côté, pour ce qui concerne l’argument du gouvernement qui sous-tend qu’effectuant des prélèvements directs des semences et plants sur le stock existant dans les champs, près de 80% des semences végétales sont utilisées dans les exploitations agricoles et impactent négativement le niveau des rendements, l’environnementaliste l’inscrit en « faux ». Car, lorsque le paysan produit, il y a une partie qui est destinée à sa propre nourriture, une partie destinée à aller sur le marché et une autre bien sélectionnée sur des critères bien définis et gardée dans les greniers ou les jarres pour une prochaine campagne. Et n’importe qui vient ayant besoin de semence, le paysan donne. Ainsi, « il sait conserver et sait partager » pour qu’il n’y ait pas de manque. De même, concernant le fait de savoir si la conservation de ces semences par les paysans respecte les normes et que le gouvernement serait peut-être dans le schéma de régler ce problème, l’environnementaliste estime que les méthodes traditionnelles sont les meilleures et ont toujours porté ses fruits. Vu qu’il n’est pas recommandé de critiquer sans proposer, l’environnementaliste préfèrerait qu’en lieu et place de la création d’une société, le gouvernement puisse « mettre à contribution la recherche scientifique nationale pour voir ce qui ne va pas au niveau des semences », car cette action entreprise « ne règlera aucun problème ».

 

 

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