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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

MISE EN ŒUVRE DU PNDF AQUACULTURE : Un coup d’accélérateur à la production halieutique et à la gestion des écosystèmes aquatiques au Bénin  

 MISE EN ŒUVRE DU PNDF AQUACULTURE : Un coup d’accélérateur à la production halieutique et à la gestion des écosystèmes aquatiques au Bénin  

La promotion de la filière aquaculture a été l’une des actions prioritaires du Programme d’Actions du Gouvernement (PAG 2016-2021) à travers l’élaboration et la mise en œuvre du Programme National de Développement de la Filière (PNDF) Aquaculture. D’importantes ressources ont été investies au profit de ce sous-secteur qui, par le passé, était dominé par des pratiques traditionnelles d’élevage des espèces aquacoles et les importations massives de poissons. Les tendances se sont inversées et les grands acquis sont à portée de vue.

Deux pisciculteurs à bord d’une barque au plus près de leur cage flottante

Cédric Joawo BAKPE

Au Bénin, le poisson est l’un des principaux aliments et souvent la principale source de protéines. Selon les statistiques disponibles en 2018 (DPH, 2019), la consommation nationale tourne autour de 180 000 tonnes, et les importations représentent environ 60% de la consommation totale. Face à cela, la pisciculture apparaît comme étant la seule alternative pour inverser la tendance des importations massives de produits halieutiques et satisfaire les besoins sans cesse grandissants de la population en poisson d’élevage. D’où l’élaboration du Programme National de Développement de la Filière (PNDF) Aquaculture dont la mise en œuvre est assurée par l’Agence territoriale de développement agricole du pôle 7 avec les directions techniques du ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. L’objectif est de développer en priorité l’aquaculture (produire environ 20 000 tonnes de poisson d’élevage par an) et d’augmenter le volume et les recettes d’exportation des produits d’aquaculture. Pour y arriver, les premières actions ont concerné la mise aux normes des écloseries pour une production d’alevins de qualité.

Des actions d’amélioration des semences aquacoles et de facilitation à l’accès aux aliments

La production de poisson débute des écloseries : « si ces écloseries ne sont pas certifiées et ne répondent pas à certaines normes, on ne pourrait pas avoir une production qui rassure les populations et qui les sécurise en termes de qualité de poisson qu’ils consomment », souligne Christian GUIDIBI, Président de l’Interprofession du Poisson d’élevage du Bénin. C’est pourquoi « un document de stratégie de production et de certification des semences aquacoles a été rédigé et validé, ainsi que le référentiel de production et de certification de semences aquacoles, notamment pour le Tilapia et le Clarias », renseigne Dossa WENON, chef du service d’appui au développement de l’aquaculture à la direction de la production halieutique. Ces documents permettent de réglementer l’activité de production de semences aquacoles qu’est l’élevage des alevins.

En attendant la création et le fonctionnement du Centre de Conservation et d’Amélioration Génétique des espèces aquacoles au profit du Système national de recherche agricole, la période de mise en œuvre du PNDF Aquaculture a été animée par une formation au profit des techniciens d’écloseries sélectionnés sur les bonnes pratiques de gestion des géniteurs de souches améliorées de poissons et une importation de 160 000 larves des souches performantes de géniteurs au profit des 13 écloseries ayant reçu leurs certificats de conformité environnementale et leurs autorisations de la direction de la production halieutique.

L’aliment pour poisson constitue un élément central d’amélioration de la productivité aquacole, étant donné qu’il représente environ 60 % à 75 % des charges d’exploitation (Sodjinou, 2016 ; Chikou et al., 2016 ; Dickson et al., 2016). Pour cela, les interventions dans le cadre du PNDF Aquaculture ont permis, d’après les propos de Eugène DESSOUASSI, chef de programme aquaculture de l’ATDA du pôle 7, de mettre à disposition des producteurs des aliments à prix subventionnés, chaque fois qu’ils en expriment le besoin. Grâce à ces actions, la production d’alevins a connu des progrès significatifs.

La construction et/ou réhabilitation des infrastructures d’élevage aquacole

Les actions concertées de l’ATDA du pôle 7, du Projet de Vulgarisation de l’Aquaculture Continentale (ProVAC) phase 2 et du Projet d’Appui au Développement des Filières Protéiniques (PADFiP) ont permis aux acteurs de bénéficier de sessions de formation sur les meilleures pratiques d’élevage, de gestion des étangs et les techniques avancées de reproduction. La mise en œuvre du Programme National de Développement de la Filière (PNDF) Aquaculture a permis également de promouvoir des infrastructures à forte capacité de charge telles que les infrastructures d’élevage (étangs vidangeables et non vidangeables, enclos piscicoles, cages flottantes, bassins piscicoles, bacs hors-sol) ; la production d’alevins (écloserie) ; et la production d’aliments (fabrique d’aliment / provenderie). Par exemple, pour faciliter l’installation des aquaculteurs sur les lacs Toho et Hlan afin de densifier la production aquacole, une étude de capacités de charge a été menée et s’est avérée très concluante.

Des poissons d’élevage fraîchement repêchés

Des appuis à la mise en marché des produits aquacoles

Il s’est développé ces dernières années, avec les Organisations Professionnelles des acteurs de la filière aquaculture, un plan de communication pour une meilleure connaissance des produits d’aquaculture et faciliter leur adoption par la population. De plus, ces acteurs ont été dotés d’un important lot de matériels roulants et de kits pour leur permettre d’écouler leurs produits. « Il nous a fallu simplement assurer cet appui pour assurer le relais entre les lieux de production et les lieux de commercialisation avec des équipements spécifiques adaptés pour le transport », précise Prospère Agossou SAGBO, le directeur général de l’Agence territoriale de développement agricole du pôle 7. Pour lui, « la population est vraiment demandeuse », il y a encore « une sérieuse marge de progression en matière des besoins de la population et du niveau de production. D’où la nécessité d’intensifier les actions pour une réelle valorisation de l’ensemble des chaines de valeur de la filière aquaculture.

Mise en œuvre sur une période de cinq (5) ans (2020 à 2024), le Programme National de Développement de la Filière Aquaculture est évalué à près de soixante milliards (60 000 000 000) FCFA et a été envisagé dans le cadre d’un partenariat public-privé, avec une participation de 20% de la part de l’État béninois.

 

 

 

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