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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

DR DELPHINE BODJRENOU A PROPOS DU RÔLE DES FEMMES DANS L’AGRO-ÉCOLOGIE

 DR DELPHINE BODJRENOU A PROPOS DU RÔLE DES FEMMES DANS L’AGRO-ÉCOLOGIE

« Elles sont au cœur du système de production et de l’alimentation familiale »

En pleine transition agro-écologique, le Bénin fait face à plusieurs défis. Et si les hommes sont perçus comme le pion de cette méthode agricole, il n’en demeure pas moins que les femmes jouent un rôle prépondérant. Avec la docteure Delphine BODJRENOU, votre journal fait le tour des questionnements sur le véritable rôle des femmes dans l’agro-écologie.

 

Dr Delphine BODJRENOU, Membre de l’OBEPAB

Comment appréciez-vous l’engagement des femmes dans les pratiques agro-écologiques au Bénin ?

Le rôle de la femme dans l’agro-écologie est non négociable. Elles sont les tenants et les aboutissants de ce que nous mangeons à la maison. Et lorsqu’on va vers les femmes agricultrices, elles sont au cœur du système de production et de l’alimentation familiale. Pour cela, le rôle de la femme en agro-écologie, c’est comme on le dit dans nos langues, le pouce sans lequel on ne peut pas manger la pâte. Donc, c’est une place très importante. En un mot, c’est le pion de l’agro-écologie et sans l’associer, on risque de passer à côté.

Selon votre expérience, comment la mise en œuvre des activités agricoles basées sur l’agro-écologie est-elle développée chez les femmes ?

Quand on parle d’activités agro-écologiques, la femme devient l’être à mille bras. Car, elle doit gérer le quotidien familial et celui champêtre. Et là où ça devient très intéressant est que la femme va directement à l’essentiel en termes d’agro-écologie. Elle n’est pas discursive. C’est comment appliquer des technologies pratiques dans son champ pour avoir des résultats qui l’intéresse. Si on prend l’exemple de la gestion des matières organiques où il a eu des projets, on a vu des femmes mettre en pratique certaines recommandations qui ont donné des résultats ahurissants. La femme est donc plus pointilleuse en termes de mise en œuvre des recommandations techniques en agro-écologie.

Pouvez-vous partager des exemples concrets de femmes ou de groupements de femmes ayant réussi dans les pratiques agro-écologiques ?

C’est vrai je travaille avec plusieurs femmes sur plusieurs actions mais j’aurais péché en nommant certaines femmes et en laissant d’autres. Donc, je dirai simplement que de nos jours, il y a des milliers de femmes qui s’investissent dans l’agro-écologie au Bénin et qui réussissent. Elles sont des exemples vivants qu’on peut retrouver dans tous les départements et dans plusieurs spéculations. Qu’on prenne la banane, les cultures maraîchères, le coton, le soja, l’anacarde et même la transformation des produits agricoles, elles sont présentes et sont des exemples de pratiques agro-écologiques nous livrant des produits sains.

Quels sont les effets directs des pratiques agro-écologiques sur la vie des femmes, notamment sur leurs revenus et la sécurité alimentaire de leurs ménages ?

C’est vrai que tant qu’il reste à faire, rien n’est encore fait. Mais il y a regain d’espoir par rapport à la vie des femmes. D’abord, leur résilience face aux effets du changement climatique est à saluer. Il est vrai que les perturbations climatiques affectent aussi bien les hommes que les femmes, mais elles sont encore plus vulnérables lorsqu’on parle d’accès aux ressources productives. Et c’est à ce niveau que les pratiques agro-écologiques les amènent à tirer leur épingle du jeu. Donc, c’est un impact sur la vie des femmes.

Sur leur revenu également, je peux dire qu’on a découvert une tendance à aller vers une petite indépendance financière qui se dessine à travers les pratiques AEB adoptées par ces femmes. Ce n’est pas encore ça mais c’est déjà un début.

Quels impacts plus larges avez-vous observés sur les communautés locales ?

Sur les communautés en général, je disais qu’il y a une certaine résilience aux perturbations climatiques. Elles ne ciblent pas qu’une couche sociale. Quand ça vient, toute la communauté subit. Donc, les communautés qui adoptent des pratiques agro-écologiques essaient d’être plus résilientes et on doit continuer à appuyer

Quelles recommandations feriez-vous pour renforcer la contribution des femmes dans la transition agro-écologique au Bénin ?

Lorsqu’on parle de recommandations, je vais aborder les défis. Quand on prend celles qui s’engagent dans la transformation, il y a le défi des emballages biodégradables. C’est un challenge permanent pour ces femmes. Donc, la recommandation est de continuer à réfléchir pour voir le type d’emballage biodégradable pour les produits AEB transformés. Que ceux qui sont dans le domaine des emballages réfléchissent à ces aspects. On ne jette pas de pierre à une frange de la communauté mais on demande à cette frange qui s’investit dans des choses incompatibles aux pratiques agro-écologiques. Ils doivent développer des produits compatibles pour l’agro-écologie.

Par ailleurs, l’Etat fait déjà beaucoup dans la transition agro-écologique parce que nous avons connu une certaine évolution positive en termes d’implication de l’État, du secteur public.

Propos recueillis et transcris par Jean-Baptiste HONTONNOU

 

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1 Comment

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