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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

FILIÈRE ANACARDE : Noix, amandes et jus, des chaînes de valeur à fort impact pour l’économie nationale

 FILIÈRE ANACARDE : Noix, amandes et jus, des chaînes de valeur à fort impact pour l’économie nationale

La filière anacarde au Bénin est depuis quelques années en pleine expansion. Deuxième produit agricole d’exportation derrière le coton, il fournit 3% du produit national brut (PNB), et 25% des revenus de l’agriculture d’exportation. Si la chaîne de valeur ajoutée noix brute de cajou est celle plus développée, il n’en demeure pas moins que celles jus de pomme d’anacarde et  amandes de noix de cajou offrent également des potentialités économiques et doivent attirer davantage les investisseurs surtout pour alimenter le marché local et régional.

 

Jean-Baptiste HONTONNOU

Selon les données de la direction des statistiques agricoles (DSA), la production nationale de l’anacarde a connu une tendance à la hausse passant de 86 959 T pour la campagne 2010-2011 à 137 926 T pour la campagne 2020-2021. Fort de ce résultat qui ne cesse d’accroître, plusieurs mesures ont été prises au Bénin pour valoriser cette filière et tirer tous les profits qu’elle offre. Pour cela, le gouvernement a acté depuis avril 2024, l’interdiction de l’exportation de noix brutes de cajou. Aussi, une réorganisation des familles d’acteurs a été effective dans les mois qui ont suivi. Ce qui affiche une volonté signifiante de faire de cette filière une autre pierre fondamentale de l’économie nationale. Et il ne serait pas superflu de tirer positivement les ficelles de part et d’autres pour atteindre cet objectif.

En effet, à travers une analyse d’opportunités faite par l’Observatoire du Commerce, de l’Industrie et des Services (OCIS) de la CCI-Bénin, il en ressort que le développement des chaînes de valeur ajoutée noix de cajou, amandes de noix de cajou et jus de pomme d’anacarde est primordial pour l’essor de la filière.

D’abord, en ce qui concerne les noix brutes de cajou, l’OCIS révèle que « pour un hectare de plantation, avec un rendement potentiel de 330 kg/ha, le revenu net s’élève à 132 000 FCFA, à raison de 400 FCFA/kg ». Ainsi, avec un ratio de 0,60, en investissant 100 F CFA dans l’activité de production de noix de cajou, l’on peut gagner 60 FCFA.

De façon détaillée, ces résultats sont obtenus en estimant le montant de la production de noix de cajou sur un hectare à 132 000 F CFA avec un coût total des charges (coûts directs de la main d’œuvre et coûts indirects) de 82 436 F CFA. Ce qui fait de la production des noix de cajou au Bénin une activité rentable.

Il en est de même pour la production d’amande. Pour une transformation de 330 Kg de noix brute d’anacarde correspondant à un produit fini de 198 Kg d’amande, l’OCIS affirme que « le revenu net s’élève à 1 089 000 FCFA, à raison de 5500 FCFA/kg ». Avec donc un ratio de 0,83, en investissant 100 F CFA dans l’activité de production d’amande de noix de cajou, l’on gagnerait 83 FCFA.

Parallèlement, la production du jus de pomme serait aussi une activité relativement rentable. Considérant une transformation de 300 Kg de pommes d’anacarde correspondant à un produit fini de 455 bouteilles de 33 centilitres de jus, « le revenu net s’élève à 90 909 FCFA, à raison de 200 FCFA/Bouteille ». L’OCIS estime qu’avec un ratio de 0,42, en investissant 100 F CFA dans l’activité de production du jus de pomme, le bénéfice serait de 42 FCFA.

A la lumière de toutes ces analyses dans les trois CVA phares de la filière anacarde, l’on peut retenir que cette dernière présente une rentabilité indéniable. Ainsi, les opérateurs économiques sont invités à investir dans cette filière à travers plusieurs projets.

Ces investisseurs ont la possibilité de produire de façon intensive la noix d’anacarde sur une grande surface pour satisfaire les demandes intérieures et extérieure du pays. Aussi, le projet de fabrication semi-industrielle ou industrielle d’amandes de noix de cajou se positionne comme une grande opportunité. Tout comme le projet de fabrication semi-industrielle ou industrielle de jus de pomme, il pourrait répondre aux demandes intérieures de consommation et de la sous-région. Egalement, il est possible d’industrialiser la fabrication d’autres produits dérivés des noix de cajou tels que la purée de cajou et la farine de noix de cajou. Pour finir, les investisseurs gagneraient beaucoup en cherchant à valoriser les déchets d’anacarde pour servir d’engrais ou d’aliments aux bétails.

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