Les producteurs de canne à sucre au Bénin, notamment dans la commune de Sèmè-Kpodji, font face à de nombreux défis liés à l'absence d'une organisation structurée de la filière

Une filière en quête de soutien et d’organisation au Bénin

Les producteurs de canne à sucre au Bénin, notamment dans la commune de Sèmè-Kpodji, font face à de nombreux défis liés à l’absence d’une organisation structurée de la filière. Cette situation impacte non seulement leurs conditions de vie, mais freine également le potentiel économique que représente cette culture pour le pays.

Les producteurs de canne à sucre au Bénin, notamment dans la commune de Sèmè-Kpodji, font face à de nombreux défis liés à l'absence d'une organisation structurée de la filière

Dans la commune de Sèmè-Podji, autrefois réputée pour ses vastes champs de canne à sucre, la superficie dédiée à cette culture est passée de 1 493 hectares en 2001 à seulement 215 hectares en 2018. Cette réduction drastique est principalement due à l’urbanisation galopante et à la vente des terres agricoles pour des projets immobiliers. Les producteurs restants, comme Augustin Ayéni, témoignent des difficultés croissantes : « Je cultive la canne à sucre depuis longtemps, mais aujourd’hui, le rendement n’est plus le même. L’absence de la pluie et le manque d’accompagnement sont des facteurs qui n’ont malheureusement pas favorisé cette culture. »

Malgré les efforts de certains responsables pour structurer la filière, les initiatives peinent à se pérenniser. Houessou Honorer, président des producteurs de canne à sucre de Sèmè-Kpodji, souligne : « Certaines autorités ont vraiment lutté pour la création de coopératives, l’organisation de la filière, et de plus, le ministre chargé des Finances a joué un grand rôle. Aujourd’hui, les données et statistiques de la canne à sucre béninoise sont à portée de tous, mais après la mort de certaines personnes, tout est revenu à l’eau. » Cette absence de continuité dans les initiatives compromet le développement de la filière.

Il faut noter que la filière canne à sucre ne bénéficie pas de l’attention nécessaire de la part des autorités béninoises. Honoré déplorent le manque de soutien : « Il est vrai que la canne à sucre que nous produisons dans notre quartier n’est pas en quantité importante. Mais nous sommes certains que si les projets et les autorités agricoles s’y intéressent, on aura de la valeur devant ces femmes vendeuses de canne à sucre. »

Le Bénin ne dispose pas d’usine de production de sucre, ce qui le rend dépendant des importations pour satisfaire la demande nationale. Pourtant, la canne à sucre pourrait jouer un rôle clé dans le développement économique du pays. En structurant la filière, le Bénin pourrait non seulement réduire sa dépendance aux importations, mais aussi créer des emplois et dynamiser l’économie locale.

Les avantages d’une organisation structurée de la filière

L’organisation de la filière canne à sucre pourrait offrir des opportunités économiques significatives. Augustin Ayéni affirme : « Nous produisons seulement pour la consommation, alors que ça pouvait servir à faire du rhum et du sucre, et l’organisation de cette filière va non seulement nous aider, mais aider également la jeunesse à sortir du chômage. » En structurant la filière, le Bénin pourrait réduire sa dépendance aux importations de sucre et créer des emplois dans la production et la transformation.

Pour revitaliser la filière, plusieurs actions sont envisageables. Houessou Honorer déclare : « Nous avons des terres, mais nous n’avons pas les moyens pour produire, c’est triste. » Il est donc essentiel de faciliter l’accès au financement pour les producteurs. De plus, la modernisation des techniques agricoles et la formation des producteurs contribueraient à améliorer les rendements. Enfin, la création d’infrastructures de transformation permettrait d’ajouter de la valeur à la production locale.

En somme, la canne à sucre représente une richesse pour le Bénin. Houessou Honorer appelle à l’action : « Nous avons besoin de l’aide de la mairie et surtout du gouvernement, car le canne à sucre est une richesse, et y fermer les yeux sera une grosse perte. » Une organisation efficace de la filière pourrait non seulement améliorer les conditions de vie des producteurs, mais aussi contribuer au développement économique du pays et à la réduction du chômage.

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Innocent AGBOESSI

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