Produit rare, bon pour la santé et très recherché, le maïs violet est cultivé par des agriculteurs béninois engagés. Malgré ses avantages, cette culture manque encore de soutien

Une culture à valoriser pour son intérêt économique et médicinal

Produit rare, bon pour la santé et très recherché, le maïs violet est cultivé par des agriculteurs béninois engagés. Malgré ses avantages, cette culture manque encore de soutien. Les producteurs demandent l’appui du gouvernement pour valoriser ce maïs aux grandes qualités nutritionnelles.

Produit rare, bon pour la santé et très recherché, le maïs violet est cultivé par des agriculteurs béninois engagés. Malgré ses avantages, cette culture manque encore de soutien

Originaire des Andes péruviennes, le maïs violet est utilisé depuis des millénaires pour ses nombreux bienfaits. Cette teinte violette vient des anthocyanes, de puissants antioxydants naturels. Recherché pour ses vertus contre le vieillissement cellulaire, le maïs violet est aussi reconnu pour ses effets positifs sur la santé.

Le maïs violet commence à se faire une place dans les champs et sur les marchés agricoles au Bénin. Ce maïs, différent des variétés habituelles, attire l’attention pour sa couleur particulière, ses bienfaits pour la santé et son prix plus élevé. Romuald Gbedan, un producteur maraîcher expérimenté, cultive ce maïs avec soin et en connaît toutes les exigences.

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Il explique que le maïs violet peut être cultivé à tout moment de l’année. Mais pour obtenir une couleur bien violette, il faut éviter qu’il se mélange à d’autres variétés. Cela arrive souvent pendant la saison des pluies, quand beaucoup de producteurs cultivent différents types de maïs. Les insectes et les oiseaux peuvent alors provoquer des croisements entre les variétés, ce qui change la couleur du maïs violet. La meilleure solution est donc de le produire pendant la saison sèche, même si cela demande plus d’efforts et de moyens. « Produire en saison sèche coûte cher, mais le résultat est parfait », confie Romuald Gbedan.

Ce travail soigné justifie le prix de vente : 1000 francs CFA par kilogramme. Un prix bien plus élevé que celui du maïs jaune ou blanc, qui se vend généralement autour de 250 à 300 francs CFA le kilo, selon l’Observatoire du Marché Agricole du Bénin (2024).

La force du maïs violet vient aussi de sa composition. Il contient une substance naturelle appelée anthocyane, absente dans les autres types de maïs produits au Bénin. Ce pigment, responsable de sa couleur, est aussi connu pour ses effets positifs sur la santé. D’après une étude de l’Institut national de recherche pour l’agriculture et l’alimentation en 2023, les anthocyanes aident à prévenir le diabète, les maladies du cœur et certains cancers.

Pour Romuald Gbedan, le maïs violet mérite plus d’attention. Il propose que les autorités travaillent avec les médecins pour intégrer ce maïs dans la lutte contre le diabète, cette maladie qui touche aujourd’hui plus de 9 % des adultes au Bénin, selon la Fédération Internationale du Diabète en 2023.

Le maïs violet a donc un double intérêt : économique et médicinal. Mais pour qu’il prenne sa place dans l’agriculture nationale, il faut un vrai soutien : formations, financement, encadrement. Car derrière cette culture, il y a un potentiel énorme encore trop peu exploité.

Innocent AGBOESSI

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