OUOROU RAFIOU BASSAOU A PROPOS DE OSCLos

Face aux enjeux de santé publique et de durabilité, l’Organe de Surveillance pour la Consommation Locale et Saine (OSCLoS)  se démarque comme un acteur incontournable du contrôle alimentaire.

Face aux enjeux de santé publique et de durabilité, l’Organe de Surveillance pour la Consommation Locale et Saine (OSCLoS)  se démarque comme un acteur incontournable du contrôle alimentaire. Concentré dans le département de l’Atacora, cet organe multi-acteurs veille au respect des normes sanitaires et agroécologiques. L’agro-économiste, Ouorou Rafiou Bassaou, chef de la division surveillance alimentaire et nutritionnelle à la DDAEP Atacora et président de l’OSCLoS, en dit plus.

 

Face aux enjeux de santé publique et de durabilité, l’Organe de Surveillance pour la Consommation Locale et Saine (OSCLoS)  se démarque comme un acteur incontournable du contrôle alimentaire.

Dans quel contexte l’OSCLoS a été créé et quelles sont ses principales missions ?

L’OSCLoS est né de la création du RACoLos qui valorise les produits locaux issus de la production agroécologique.  L’OSCLoS vise à assurer l’installation d’un label de produits agroalimentaires et agro écologiques avec la valorisation de la production et la commercialisation de ces produits à travers un mécanisme de contrôle et d’auto-surveillance des producteurs et transformateurs désirant commercialiser leurs produits dans le showroom du RACoLos. En plus des contrôles que font les structures compétentes, l’OSCLoS veille à la provenance des aliments exposés dans les rayons du RACoLos afin qu’ils soient agroécologiques et proviennent de producteurs qui pratiquent l’agroécologie promue par Iles de paix depuis un certain nombre d’années.

Quel est votre positionnement par rapport aux autres structures de contrôle sanitaire ou de qualité existantes au Bénin ?

Un transformateur qui veut exposer son produit dans le showroom du RACoLos et obtenir l’autorisation de l’OSCLoS est tenu d’acheter la matière première chez un producteur agro écologique qui a déjà été reconnu ; de transformer selon les principes de l’ABSSA pour répondre aux questions sanitaires et être accompagné pour obtenir l’autorisation de mise sur le marché. Nous collaborons avec la DDAEP, l’Union Départementale des producteurs, la Direction Départementale de la Santé, la Direction Départementale d’Industrie et du Commerce, les ONG locales, l’ATDA 3, l’ANAN, etc.

 Quelles ont été les actions majeures menées depuis votre mise en place ?

 L’OSCLoS est mis en place depuis mai 2023 et a démarré par l’élaboration du protocole d’intervention, des outils qui lui permettront de surveiller et de dégager les entreprises qui respectent véritablement les principes agroécologiques. À cette date, 77 promoteurs de l’agroalimentaire ont été checkés dont une dizaine a déjà l’autorisation de mise sur le marché. Il y a des inspections qui se font au niveau des unités de transformation agroalimentaire et des producteurs également.

Comment se déroule une opération typique de surveillance ?

Pour une première fois, c’est le RACoLos qui envoie la liste des demandeurs. On se base sur les demandes formulées par les membres ; nous orientons notre surveillance au niveau de leurs unités de production et nous veillons à vérifier à travers l’outil qui a été mis en place à cet effet. Il faut reconnaître que depuis un certain temps, sinon depuis cette année déjà, nous avons mis en place des comités d’auto-contrôle au niveau local. Ces comités veillent pour que les principes agro écologiques soient bien respectés et que les produits finaux ne souffrent pas de l’utilisation de produits prohibés. On évalue les matières organiques qui sont mobilisées, les superficies en adéquation, les engrais liquides produits, etc. La fin du suivi nous permet d’avoir des produits agro écologiques disponibles pour ceux qui veulent transformer. Dès qu’il finit la transformation, le transformateur peut maintenant exploser son produit sur le showroom.

Lire aussi : ENTRETIEN AVEC DR KOULIBI FIDELE ZONGO

 Menez-vous des campagnes de sensibilisation ou de formation à l’endroit des vendeurs et transformateurs ?

En 2024, avec l’appui d’Iles de paix en 2024, nous avons pu organiser une séance de formation à l’endroit des dames qui servent à manger au niveau des écoles. Cette formation a permis de leur donner des informations sur les bonnes pratiques d’hygiène, de transformation, les façons de conserver les aliments pour ne pas dénaturer leur qualité nutritionnelle. La sensibilisation au niveau des unités de transformation qui ont été suivies et qui n’ont pas atteint le seuil qui leur permet d’exposer leurs produits de sensibilisation est faite pour leur permettre de relever le niveau. 

Quels sont les plus grands défis que rencontre aujourd’hui l’OSCLoS dans l’accomplissement de sa mission ?

Le grand défi que rencontre aujourd’hui l’OSCLoS est la formalisation. Nous pensons qu’avant la fin de l’année, nous allons y parvenir avec les démarches vers les autorités compétentes pour que l’organe soit officiellement reconnu et puisse aider à avoir une marque spéciale de produits agroécologiques venant de l’Atacora. Nous relevons également que des gens ont la possibilité d’aller chercher la matière agroécologique, mais n’ont pas une unité de transformation agroalimentaire respectant les normes pour être validée par l’ABSSA avant que le produit ne soit accepté par l’organe de contrôle qu’est l’OSCLoS. L’autre chose, c’est l’obtention de l’autorisation de mise sur le marché qui doit être prise en charge directement par la PME.

Quel message adressez-vous à la population béninoise pour qu’elle adopte une consommation plus saine et responsable ?

De plus en plus de consommateurs veillent sur la qualité de ce qu’ils veulent manger et il y en a qui sont prêts à payer le prix pour cela. Pour se faire et au-delà du prix à payer, il faut tout faire pour que ce soit généralisé. Il faut que la production agro-écologique puisse prendre le pas et gagner du terrain pour permettre à ceux qui mènent ces activités et qui se sacrifient puissent vivre de leurs activités et contribuer aussi à assurer la bonne santé de la population à travers la mise sur le marché des produits sains et agroécologiques.

 

Maëlle ANATO

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