Cela semble parfois relever du mythe, voire de l’improbable, et pourtant, c’est une réalité bien vivante sous nos cieux.
Dans les campagnes béninoises, de Sagbovi, niché dans Zogbodomey, à Kakanichoé dans Adjohoun, sans oublier Dêwa à Djougou ; les femmes ne sont pas spectatrices du monde agricole. Elles en sont les piliers. Houe ou coupe-coupe à la main, elles se tiennent fièrement aux côtés des hommes, travaillant la terre avec la même ardeur. Soja, maïs, sorgho, coton, patate douce… ces femmes rurales se dévouent corps et âme, souvent sans appui public, pour nourrir leurs communautés et transformer les produits du sol.
Il ne s’agit nullement d’une exagération quand l’on clame qu’elles représentent, selon les estimations, entre 60 % et 80 % de la main-d’œuvre agricole.
Pourquoi les valoriser ?
Parce que la femme rurale demeure trop habituellement reléguée à l’arrière-plan, malgré son rôle essentiel dans le développement économique, social et environnemental. Actrices discrètes, mais décisives, elles garantissent la sécurité alimentaire et la bonne gestion des ressources naturelles, tout en affrontant d’immenses obstacles tels que l’accès restreint à l’éducation, aux soins, au foncier et aux opportunités économiques.
Le 15 octobre, journée mondiale dédiée par les Nations Unies à la femme rurale, passe encore trop fréquemment sous silence. Quel paradoxe !
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Il est grand temps de sortir ces héroïnes de l’ombre. Sensibiliser l’opinion, interpeller les décideurs et promouvoir des politiques ambitieuses d’autonomisation ne sont plus des options. Il s’agit d’une urgence. Car tant que la femme rurale restera marginalisée, le développement restera un champ en friche.
Par Jean-Baptiste HONTONNOU