Des avancées majeures pour l’agriculture béninoise grâce à l’appui du FIDA
Lancé officiellement 2022, le Programme Régional d’Intégration des Marchés Agricoles (PRIMA) fait son petit bonhomme de chemin. Elle marque progressivement une nouvelle étape stratégique dans la transformation de l’agriculture au Bénin. D’une durée de huit ans (2022–2030), ce programme cofinancé par le gouvernement béninois et le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) ambitionne de stimuler le commerce agricole régional, renforcer la sécurité alimentaire et donner une impulsion décisive à l’économie rurale, en particulier aux exploitations familiales.
Le PRIMA se distingue d’abord depuis trois ans par son approche holistique. Il ne se limite pas à soutenir la production, mais prend en compte toute la chaîne de valeur agricole : de la production à la mise en marché, en passant par la logistique et la transformation. « C’est un programme qui a pensé le développement agricole depuis la production jusqu’à la mise en marché », explique Hector Kpangon, chef programme PRIMA. L’objectif principal est de stimuler le commerce intrarégional et améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans cinq corridors stratégiques identifiés au Bénin, à savoir Dogbo, Bohicon, Glazoué, Djougou et Malanville.
Sur ces axes, le PRIMA entend structurer et dynamiser les échanges agricoles en dotant le pays d’infrastructures modernes et adaptées. Il prévoit ainsi la construction de cinq marchés de demi-gros et dix marchés de collecte afin de faciliter la commercialisation des produits agricoles et de réduire les pertes post-récolte. Les études techniques sont déjà engagées et les travaux devraient débuter en 2026, notamment sur les corridors prioritaires de Dogbo et Djougou, avant l’extension aux autres zones en 2027.
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Les actions menées par PRIMA
La mobilité et la fluidité des échanges constituent un autre pilier du programme. Le PRIMA a réhabilité 300 km de pistes rurales, afin de relier efficacement les bassins de production aux marchés. Cette amélioration du réseau routier rural contribue non seulement à réduire les coûts et délais de transport, mais aussi à faciliter l’accès des producteurs aux zones de consommation et d’exportation.
La production agricole elle-même bénéficie d’investissements structurants. Le PRIMA a fait l’aménagement de 2 400 hectares de bas-fonds pour la riziculture et le maraîchage, avec une priorité donnée à la maîtrise totale de l’eau, gage de durabilité et d’efficacité. « Il ne s’agira plus de faire des aménagements sommaires qui ne sont pas durables », insiste Hector Kpangon. En renforçant les capacités productives, le programme espère accroître de façon significative les volumes agricoles disponibles sur les marchés.
Le PRIMA s’est engagé également à devenir un moteur d’inclusion économique. Il met un accent particulier sur la promotion de l’entrepreneuriat rural des jeunes, des femmes et des personnes handicapées. À ce titre, 650 jeunes agripreneurs, une cinquantaine de coopératives et cinq grandes entreprises de transformation sont pris en charge en termes de subventions et d’accompagnements techniques. Cette stratégie vise à créer une nouvelle génération d’acteurs agricoles dynamiques, innovants et compétitifs.
Les résultats sur le plan commercial
Sur le plan commercial, le programme a favorisé la réduction d’au moins 30 % des barrières et entraves au commerce des produits agro-sylvo-pastoraux et une augmentation d’au moins 30 % des volumes commercialisés. « Si nous aménageons, c’est pour augmenter la production. Si nous améliorons la logistique, c’est pour que les produits arrivent plus facilement sur les marchés et atteignent les zones de consommation et d’exportation », rappelle le chef programme.
Au-delà des chiffres, le PRIMA représente une vision : celle d’un Bénin agricole mieux organisé, plus compétitif, intégré à l’économie régionale et pleinement engagé dans une dynamique de développement durable. En structurant les marchés, en améliorant la mobilité et en renforçant les capacités des acteurs, il offre aux exploitations familiales de nouvelles perspectives et participe à écrire une nouvelle page de l’histoire agricole nationale.
Jean-Baptiste HONTONNOU


