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CULTURE DU FONIO AU BÉNIN: Une céréale très prisée dans le département de l’Atacora
Connu au Bénin sous l’appellation « Ipouaga », le fonio est généralement cultivé sur des terres légères, sableuses ou caillouteuses, car il est peu exigeant et s’accommode de sols pauvres ou des mauvais terrains, notamment pour les variétés tardives. Il peut être comparé à un grain de sable.
C’est l’une des céréales les plus anciennes d’Afrique. Outre son aspect nourricier, le fonio fait partie intégrante de la culture. Il accompagne les rituels des habitants : une naissance, un mariage ou un décès.
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Au Bénin, la culture du fonio se pratique principalement dans la région Nord-Ouest du pays, notamment dans le département de l’Atacora. Contrairement aux autres céréales, telles que le maïs, le sorgho, le mil et le riz, dont la culture se pratique un peu partout sur le territoire national, le fonio apparait comme une culture endémique. Sa production est insignifiante, moins de 2{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} de la production céréalière nationale. Le fonio est essentiellement cultivé dans les communes de Copargo, Kouandé, Cobly, Tanguiéta, Toucountouna, Natitingou et surtout à Boukoumbé, où il représente 30{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} des céréales produites.
Importance de la culture du fonio
Le fonio joue un rôle important dans l’alimentation des populations béninoises en particulier celle du département de l’Atacora (principalement les Otamari). Il est généralement consommé sous forme de pâte et de bouillie, mais rarement sous forme de couscous. Le fonio peut être aussi mélangé à d’autres produits agricoles comme le sorgho, le mil ; le maïs et les cossettes d’igname ou de manioc. Dans les régions de Boukoumbé par exemple, le fonio est associé au sorgho pour la fabrication de la boisson locale. Outre sa contribution à la lutte contre la faim et l’insécurité alimentaire, le fonio regorge d’énormes importances socioculturelles, thérapeutiques, agro écologique et économique.
Au Bénin, les unités de transformation moderne ont affirmé pouvoir produire plus d’une quarantaine de produits dérivés à base du fonio (pâte, bouillie, couscous, biscottes, divers gâteaux, pain, bière, etc.). Les pailles du fonio sont aussi très bien appétées par les bovins et ovins, et servent également pour les constructions rurales.
Une culture facile et sans entretien
Cette céréale typique de l’Atacora est facile à cultiver. Sols sableux ou caillouteux, elle peut pousser là où plus rien ne pousse. Résistante aux différents climats, elle ne craint ni la sécheresse ni les fortes pluies. Sa récolte précoce permet d’écourter la période de soudure, lorsque les réserves viennent à manquer.
Il existe deux types de fonio : mâle et femelle. Le premier est rougeâtre et se récolte dès le troisième mois. Pour le second, plus blanc, il faut attendre la fin du troisième mois. Produire cette céréale n’est pas un travail facile. Ce sont principalement les hommes qui la cultivent. Le fonio se cultive généralement sans apport de fumure. Une fertilisation de fond en matières organiques comme le fumier, les sous-produits végétaux, les engrais verts, les antécédents culturaux comme les légumineuses sont conseillés comme alternatives à l’utilisation des engrais chimiques.
Les vertus du Fonio
D’une haute valeur nutritionnelle, il est recommandé aux personnes diabétiques, obèses, femmes enceintes, nourrices, enfants et aux personnes âgées. Riche en sels minéraux et en acides aminés, le fonio constitue une alternative alimentaire intéressante pour les intolérants au gluten. Avec sa composition, proche de celle du sorgho ou du riz, il est adapté au régime alimentaire des personnes atteintes de la maladie cœliaque. La céréale a de multiples vertus et qualités nutritionnelles. Elle est recommandée pour les personnes diabétiques et les personnes en surpoids. Elle facilite la digestion. Le fonio est naturellement dépourvu de gluten ce qui lui permet d’être consommé par les personnes allergiques ou intolérantes à cette protéine.
La culture du fonio est d’une importance dans la satisfaction des besoins alimentaires et nutritionnels de la population, notamment des enfants, des femmes et des vieilles personnes, des diabétiques au Bénin au regard de la richesse de ses constituants nutritifs. Les changements climatiques caractérisés par l’insuffisance des pluies et leur mauvaise répartition dans le temps et dans l’espace, la pauvreté du sol de plus en plus prononcée, n’influencent guère la résistance de la culture moins exigeante.
Cette importance du fonio n’est pas bien perçue par les acteurs du développement, si bien qu’aucune action n’est entreprise en vue de l’extension de la culture de cette céréale dans le département de l’Atacora en particulier et au Bénin en général. De l’analyse institutionnelle et organisationnelle présentée dans le Plan de Développement communal (PDC) 2010-2015, il ressort que les acteurs intervenants dans la transformation et la commercialisation ne sont pas organisés en structures formelles.
Au regard de cela il serait souhaitable d’appuyer le fonio de sorte à disposer d’information et de quelques statistiques qui pourront permettre de focaliser d’année en année, l’attention des acteurs sur le niveau de développement réel de la culture et les mesures idoines à mettre en œuvre pour sa promotion dans la commune de Boukoumbé.
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