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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

AGROÉCOLOGIE EN AFRIQUE DE L’OUEST : Les nombreux défis liés à une transition qui a du vent en poupe

 AGROÉCOLOGIE EN AFRIQUE DE L’OUEST : Les nombreux défis liés à une transition qui a du vent en poupe

La transition agroécologique est en plein essor dans la sous-région ouest-africaine. De part et d’autre, naissent d’énormes projets et les producteurs sont continuellement poussés vers cet instrument qui promet une agriculture saine et durable. Mais, bien qu’elles connaissent quelques grands succès, les pratiques agroécologiques font également face à plusieurs défis importants.

Jean-Baptiste HONTONNOU

Tant en termes environnementaux, économiques, sociaux et culturels, la transition vers des systèmes agricoles et alimentaires durables se trouvent être la meilleure formule. Permettant de concilier productivité, stabilité des rendements, sécurité alimentaire, protection de l’environnement, équilibre nutritionnel et équité sociale, l’agriculture écologique serait gage d’un avenir sûr et certain. En effet, dans un contexte où les paysans étaient forcés de produire aux dépens de la nature, créant ainsi des problèmes structurels et conjoncturels (infertilité des sols, impacts économiques et sociaux des changements climatiques etc.), il s’avérait important de définir en Afrique de l’Ouest et ailleurs, une transition agroécologique solidaire. Cette dernière est susceptible de développer des modèles agricoles et alimentaires qui préservent les ressources naturelles et qui sont garants du droit à l’alimentation ainsi que de revenus décents pour les paysannes et les paysans. Pour y parvenir en Afrique de l’Ouest, plusieurs projets ont été mis en place et qui sont en cours de réalisation avec des résultats probants.

Néanmoins, malgré que cette transition agroécologique soit en train de connaitre plusieurs succès, elle est tout de même confrontée à une multitude de défis ou d’obstacles. Selon le Professeur Aimé Bokonon-Ganta, Entomologiste et Enseignant-Chercheur à la FSA/UAC, le premier défi est l’ignorance des producteurs. Ces derniers, en grande majorité, ne croient pas encore qu’il soit possible de produire sans faire recours aux intrants chimiques que ça soit au niveau des engrais ou tout ce qui entre dans la protection des plantes. L’autre obstacle que rencontre cette transition est le timide accompagnement des structures étatiques. Cet accompagnement qui normalement devrait aider les acteurs à comprendre la solution qui est en train d’être promue.

D’un autre côté, selon un expert de la question, « la transition vers un modèle de production durable et respectueux de l’environnement est freinée par une certaine dépendance aux systèmes de production habituels ». En Afrique de l’Ouest par exemple, cette dépendance se reflète notamment au niveau des pratiques agricoles. La non-utilisation d’engrais de synthèse, la production, l’entretien et le transport de matières organiques, l’épandage de fumier, les semis sous couvert végétal, etc. sont autant de pratiques qui demandent des savoirs faire et un temps de travail important par rapport à l’agriculture conventionnelle. Mais ce temps investi est difficile d’être immédiatement rentabilisé, car le rétablissement de la fertilité des sols peut prendre plusieurs années. Cet aspect constitue donc un défi majeur à relever en ce sens qu’il faut beaucoup sensibiliser les producteurs pour garder une posture de patience afin de s’investir à long terme dans les pratiques agroécologiques. Un autre défi serait lié à la question du genre. Les agricultrices étant à l’origine de la moitié de la production de la nourriture mondiale selon la FAO, devraient bénéficier des conditions de traitement équitables que les hommes. Ce qui n’est malheureusement pas le cas pour une ou autre raison. La transition agroécologique doit reconnaitre le rôle clé des femmes, les inclure dans les prises de décision et leur assurer surtout une sécurité foncière.

Autant donc de défis auxquels fait face le développement de l’agriculture écologique. Et cela implique les acteurs à tous les niveaux. Ils doivent mener des réflexions sur ces derniers afin d’assurer une sécurité alimentaire durable.

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