AU NIGERIA: Les manifestations impactent la filière cacao
Les manifestations au Nigeria, qui ont été déclenchées fin octobre pour contester la brigade spéciale antivols (SRAS) pour ensuite se généraliser, ont un impact majeur sur les transports, l’activité économique et notamment portuaire. Des violences qui ont obligé certains Etats de la fédération à restreindre la circulation des personnes et a instauré des couvre-feux alors que le pays est progressivement sorti en mai-juin du confinement à cause du coronavirus.
La filière cacao, dont la campagne a démarré il y a un mois, est impactée comme les autres secteurs de l’économie, notamment à cause des très importants embouteillages que cette situation a occasionné. Selon le président de l’association du cacao, Mufutau Abolarinwa, interrogé par Reuters, il faut jusqu’à 30 jours pour transporter des fèves d’un point de la capitale économique de Lagos jusqu’au port qui se trouve dans la même ville ! Habituellement, cela prend une journée. Ce délai peut être réduit à une semaine si les exportateurs utilisent des barges pour acheminer leurs produits. Mais c’est alors la trésorerie qui manque, bien souvent.
D’autre part, en raison de ces difficultés de circulation, le cacao reste entreposé et empêche les acheteurs d’acheter de nouveaux volumes, par manque de place. Les planteurs sont alors touchés et ce d’autant plus qu’avec la baisse des cours internationaux du cacao, le prix bord champ au Nigeria aurait diminué de 8{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} la tonne, à un million de nairas (environ $ 2 626). Mais, précise Mufutau Abolarinwa, jusqu’à maintenant, aucun exportateur n’a fait défaut malgré ces conditions difficiles.
Rappelons que le Nigeria est le cinquième producteur mondial de cacao, avec 270 000 tonnes (t) attendues en 2020/21, selon le président de l »association du cacao, contre 250 000 t sur la précédente campagne. On est évidemment loin des 2,2 millions de tonnes de la Côte d’Ivoire, leader mondial de la fève.