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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

ENTRETIEN AVEC BRICE KOCHONI SUR LE BOUTURAGE DE LAURIER : « L’avenir du bouturage de laurier semble prometteur »

 ENTRETIEN AVEC BRICE KOCHONI SUR LE BOUTURAGE DE LAURIER : « L’avenir du bouturage de laurier semble prometteur »

Dans le domaine de l’agriculture, la culture du laurier, qu’il soit utilisé à des fins aromatiques ou ornementales suscite un intérêt croissant. Cette plante  largement cultivée dans de nombreux pays, offre une variété d’utilisations tant culinaires que décoratives. Brice Kochoni, expert en jardinage et producteur de laurier, partage avec nous son expérience et ses connaissances sur la méthode du bouturage, un processus clé dans la multiplication des plants de laurier. Cet entretien met en lumière les étapes essentielles du bouturage, les défis auxquels les producteurs font face et les pratiques que Brice a développées pour assurer la réussite de cette technique de culture.

En  quoi consiste le bouturage de laurier ?

Le bouturage est une méthode de multiplication végétative. Il consiste à prélever une portion de tige ou de branche de la plante mère pour la faire raciner et obtenir une nouvelle plante. C’est une méthode de multiplication  qui permet de reproduire à l’identique la plante d’origine, en conservant toutes ses caractéristiques.

Pourquoi avez-vous choisi cette méthode de multiplication ?

J’ai opté pour le bouturage car il permet d’obtenir rapidement de nouvelles plantes tout en conservant les caractéristiques exactes de la plante mère, comme la résistance aux maladies et la qualité du feuillage.

Y a-t-il une autre manière de cultiver le laurier en dehors du bouturage ?

Oui, le laurier peut également être cultivé par semis de graines. Cependant, cette méthode est moins courante car elle prend plus de temps pour obtenir une plante mature et ne garantit pas toujours une reproduction fidèle des caractéristiques de la plante mère. Le bouturage est donc privilégié pour son efficacité.

Quelles variétés de laurier cultivez-vous et lesquelles sont adaptées au bouturage ?

Je cultive plusieurs variétés de laurier, notamment le laurier-sauce (Laurusnobilis) et le laurier-rose (Neriumoleander). Le laurier-sauce est généralement plus adapté au bouturage car il s’enracine plus facilement, tandis que certaines variétés de laurier-rose nécessitent plus de soin et de patience.

À quel moment de l’année conseillez-vous de pratiquer le bouturage du laurier pour un meilleur résultat ?

La période idéale pour le bouturage est durant la saison des pluies, quand les conditions de croissance sont optimales avec des températures douces et une humidité suffisante.

Quels sont les critères pour choisir une branche ou une tige à bouturer ?

Il est préférable de choisir une branche ou une tige semi-aoûtée, c’est-à-dire ni trop jeune ni trop ligneuse mesurant environ 15 à 20 cm de longueur. Les tiges doivent être en bonne santé et exemptes de parasites.

Quelles sont les étapes de préparation des boutures avant leur plantation ?

Pour préparer les boutures, il faut d’abord couper les tiges choisies avec un sécateur propre et bien aiguisé juste en dessous d’un nœud. Retirez les feuilles inférieures et ne gardez que deux ou trois feuilles au sommet. Trempez la base de la bouture dans une hormone de bouturage pour stimuler l’enracinement avant de la planter dans un substrat léger et bien drainé.

Quel type de substrat recommandez-vous pour le bouturage ?

Pour le bouturage, je recommande un mélange de terreau léger et de sable, ou de perlite. Ce mélange est idéal  car il assure une bonne aération et un drainage efficace. Le substrat doit être légèrement humide mais pas détrempé pour éviter la pourriture des racines.

Quels soins sont nécessaires après le bouturage pour assurer un enracinement réussi ?

Après le bouturage, il est crucial de maintenir une humidité constante sans excès. Placer les boutures dans un endroit lumineux mais à l’abri du soleil direct. Il est également important de surveiller régulièrement l’apparition des racines. Une température stable et modérée favorise aussi l’enracinement.

Comment peut-on savoir si les boutures s’enracinent correctement ?

Des signes d’un bon enracinement incluent une croissance de nouvelles feuilles et une résistance légère lorsqu’on tire doucement sur la bouture. En revanche, un jaunissement des feuilles ou une base noircie peut indiquer un problème de pourriture ou d’échec d’enracinement.

Quels facteurs influencent le succès du bouturage ?

Les facteurs clés incluent la qualité du substrat, le choix de la tige, une bonne gestion de l’humidité et une exposition à la lumière indirecte. Une température constante et modérée est également importante pour favoriser l’enracinement.

Quelles erreurs fréquentes peuvent nuire au bouturage et comment les éviter ?

L’excès d’eau est une erreur courante qui peut provoquer la pourriture. Choisir des tiges trop jeunes ou trop lignifiées diminue également les chances d’enracinement.

Quels sont les principaux défis liés au bouturage du laurier ?

Les principaux défis sont la gestion de l’humidité pour éviter la pourriture, la prévention des maladies fongiques et l’obtention d’un taux d’enracinement élevé avec des variétés plus difficiles.

Comment gérez-vous les maladies et parasites qui peuvent affecter les boutures ?

Je pratique une surveillance régulière pour détecter les signes de maladies ou de parasites. J’utilise des traitements biologiques ou des fongicides doux en cas de besoin et veille à maintenir une bonne aération et un environnement propre pour prévenir leur apparition.

Y a-t-il des techniques ou pratiques que vous avez adoptées au fil du temps qui ont considérablement amélioré vos résultats de bouturage ?

J’ai adopté l’utilisation d’hormones de bouturage et de mini-serres pour maintenir une humidité constante. J’ai également ajusté la période de bouturage en fonction des conditions climatiques locales pour maximiser le taux de réussite.

Le bouturage de laurier a-t-il des avantages environnementaux par rapport à d’autres méthodes de multiplication, comme le semis ?

Oui, le bouturage est une méthode écologique car il ne nécessite pas de grandes quantités de semences et permet de produire rapidement des plantes sans perturber les sols.

Comment voyez-vous l’avenir du bouturage de laurier ?

L’avenir du bouturage de laurier semble prometteur avec l’amélioration des techniques de multiplication et une demande croissante pour des plantes locales et résistantes. Il pourrait également bénéficier des avancées en biotechnologie et en horticulture durable.

 

Propos recueillis par Jacqueline ALAVO

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