La production de café au Kenya attendue en hausse de 6,3 %
La récolte nationale va connaitre une hausse pour la campagne 2024/2025. Selon les prévisions du Département américain de l’Agriculture (Usda), la récolte est attendue à 45 000 tonnes (+6,3 %). D’ici à 2029, le gouvernement vise 150 000 tonnes, ce qui nécessite une solide stratégie d’expansion internationale.
Le Kenya qui exporte 94 % de sa production, cherche à conquérir de nouveaux marchés, notamment en Chine et en Corée du Sud. Lors du Salon africain du commerce du café 2025, qui s’est tenu le 20 février à Nairobi, Lucy Njine, membre du conseil d’administration de l’Autorité agricole et alimentaire (AFA), a révélé que le Kenya négociait actuellement avec plus de 50 importateurs asiatiques. L’objectif est d’augmenter les volumes de café kényan expédiés vers ces deux pays, qui figurent parmi les plus gros consommateurs de la fève en Asie.
D’après les données de Trade Map, au moment où la Corée du Sud a importé 1,1 milliard de dollars de café en 2023, le Kenya, quant à-lui, a représenté une infime part de ce marché, avec 14,8 millions de dollars (soit 1,3 % des importations sud-coréennes). En Chine, où les importations de café ont atteint 800 millions de dollars en 2023, le Kenya n’a exporté que 4 millions de dollars, soit 0,5 % du total.
Même si ces chiffres montrent un potentiel de croissance considérable, plusieurs obstacles freinent encore l’accès du café kényan à ces marchés. En Corée du Sud, des restrictions sanitaires strictes ont entravé les exportations. Entre 2020 et 2023, Séoul avait interdit l’importation du café kényan en raison de niveaux excessifs d’ochratoxine, une toxine produite par des champignons affectant les grains. Le Kenya devra donc garantir une conformité rigoureuse aux normes sud-coréennes pour sécuriser ce marché.
En Chine, le défi est avant tout commercial. Le café reste un produit relativement nouveau dans les habitudes de consommation chinoises, dominées par le thé. Pour percer, le Kenya devra non seulement augmenter sa visibilité, mais aussi adapter son offre aux préférences locales, en misant par exemple sur des campagnes de marketing ciblées et des ventes en ligne.
Si aucune feuille de route officielle n’a encore été dévoilée, des pistes émergent. Karuga Macharia, vice-président de l’African Fine Coffees Association, recommande de miser sur : Les ventes directes via des plateformes de commerce électronique, de plus en plus populaires en Asie et une présence accrue dans les salons et foires commerciales, pour séduire les acheteurs et renforcer la notoriété du café kényan.
Justin ADANDE