PRODUCTION DU RIZ AU BÉNIN

Enfin 2025. L’année attendue depuis 2018 pour faire le bilan dans la filière riz au Bénin

Objectif 1 million de tonnes de paddy d’ici 2025 : l’espoir y est !

Enfin 2025. L’année attendue depuis 2018 pour faire le bilan dans la filière riz au Bénin. Il a été projeté par le gouvernement qu’en cette année en cours, le pays ferait feu de tout bois pour produire un million de tonnes de riz paddy. Pendant que la nouvelle campagne agricole fait de part belle, il est judicieux de se demander si éventuellement cet objectif sera atteint tout en se basant sur les grands efforts déjà consentis.

Enfin 2025. L’année attendue depuis 2018 pour faire le bilan dans la filière riz au Bénin

Il y a quelques années en arrière, l’ambition a demeuré sans équivoque : produire suffisamment du riz pour garantir la sécurité alimentaire, améliorer les revenus des acteurs de tous les maillons de la filière, assurer le bien-être social et impacter le PIB et l’économie nationale. C’est ce qui traduit l’ambition du pays à vouloir produire d’ici 2025, 1 million de tonnes de riz paddy (non décortiqué).

La réalité des chiffres

En effet, depuis trois ans, la production nationale de riz a largement dépassé les prévisions, selon la revue à mi-parcours du document de stratégie pays 2022-2026 de la BAD, publiée le 11 février 2025. Cette production nationale a atteint près de 712 000 tonnes en 2023, contre un objectif initial de 700 000 tonnes. Cette progression significative, comparée aux 406 000 tonnes enregistrées en 2020, montre l’impact positif des initiatives gouvernementales et des appuis financiers stratégiques dans le secteur agricole pour la souveraineté agricole.

Cet essor de la production rizicole au Bénin repose sur plusieurs projets d’envergure, financés par le gouvernement béninois et ses partenaires techniques et financiers, au premier rang desquels figure la Banque africaine de développement (BAD). Dans le cadre de sa stratégie pays 2022-2026, le Groupe de la BAD a soutenu deux projets clés. Il s’agit du projet d’appui aux infrastructures agricoles dans la vallée de l’Ouémé qui vise à moderniser les infrastructures de production et d’irrigation et du projet d’appui à la production vivrière et de renforcement de la résilience dans les départements de l’Alibori, du Borgou et des Collines, destiné à accroître la sécurité alimentaire et à renforcer la capacité des producteurs face aux aléas climatiques.

Selon la revue à mi-parcours, ces initiatives ont insufflé une nouvelle dynamique à la filière rizicole béninoise. En effet, grâce à ces interventions, 1 022 hectares de terres hydro-agricoles et 6 522 hectares de bas-fonds ont été aménagés, offrant aux producteurs des conditions optimales pour améliorer leurs rendements.

Selon la tournée de reddition de comptes initiée par la Chambre nationale d’Agriculture, les efforts conjugués du gouvernement et de ses partenaires ont non seulement contribué à l’accroissement de la production de riz, mais également ont garanti une meilleure transformation et commercialisation du produit. Parmi ces efforts, le gouvernement a mené des actions combinées comme l’amélioration de la disponibilité en intrants par l’aménagement des terres rizicoles ; la subvention aux producteurs des semences améliorées ; l’accès aux engrais ; le renforcement de l’accès aux équipements et infrastructures modernes de production, à savoir des repiqueuses, des moissonneuses, des batteuses et vanneuses ; l’aménagement des terres rizicoles et l’amélioration de la maîtrise de l’eau.

Les producteurs encore plus certains

Avec cette tendance positive, le Bénin se rapproche de son ambition d’assurer son autosuffisance en riz et de renforcer sa position sur le marché régional. Et pour Bossou Arouna, Président du Conseil de Concertation des Riziculteurs du Bénin (CCR-B), cet objectif n’est pas impossible d’atteindre car « le CCR-B doit y contribuer à environ 80% ». « Nous sommes en train de travailler pour qu’à l’arrivée, nous puissions avoir une gamme de choix entre le riz biologique et celui produit de façon conventionnel. Et c’est pour cela que CCR-B forme ses producteurs, par exemple sur la fabrication du compost. Toutes ces actions vont contribuer à l’atteinte de cet objectif », a affirmé le président.

Éloi Hounkponou, Directeur du site de production du riz « Matèkpo », quant à lui pense que cet objectif ne sera pas atteint « sauf si les producteurs devenaient paresseux, sinon le gouvernement fait déjà de son mieux. Il fait beaucoup d’appui aux producteurs comme la facilitation de l’achat des machines agricoles à la SoNaMA ». Mais, il n’exclut pas le fait qu’il existe un point crucial à ne pas perdre de vue : la maîtrise de l’eau. « Ce qu’on doit faire aujourd’hui est de chercher à maitriser l’eau. On peut même dépasser les 1 million si elle est maîtrisée ou si l’irrigation est bien faite », a-t-il fait savoir.

 

Lire aussi : Viande de volaille : Le Bénin vraiment prêt à tourner dos aux importations ?

 

Jean-Baptiste HONTONNOU

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