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ZANNOU KPÊDÉTIN A PROPOS DU CANCER DE LA PROSTATE
« Comme d’autres pathologies chroniques, il affecte profondément la qualité de vie… »
Le cancer de la prostate, bien que fréquent chez les hommes après la cinquantaine, reste mal compris et souvent difficile à vivre. Dans cet entretien, Kpêdétin ZANNOU , médecin généraliste, explique en détail les mécanismes de cette maladie, les facteurs de risque, et l’importance d’un dépistage précoce. Il partage également des conseils pour améliorer la qualité de vie des patients, soulignant le rôle crucial du soutien psychologique et d’une bonne hygiène de vie.
Qu’est que le cancer de la prostate ?
Le cancer, quel qu’il soit, se définit par une multiplication anarchique et anormale des cellules dans un organe spécifique. Dans le cas du cancer de la prostate, il s’agit de cette multiplication incontrôlée au sein des cellules de la prostate. La prostate est une glande située juste en dessous de la vessie, qui fait partie intégrante de l’appareil reproducteur masculin.
Quels sont les principaux facteurs de risque du cancer de la prostate ?
Les causes précises de ce cancer ne sont pas clairement définies, mais nous connaissons des facteurs de prédisposition. L’âge est un premier facteur : les risques augmentent après 50 ans. Il y a aussi des prédispositions génétiques et héréditaires. Sur le plan environnemental, certains facteurs alimentaires et des expositions prolongées aux pesticides sont également liés au risque de développer cette maladie. Par exemple, la consommation excessive d’acides gras saturés peut être un facteur déclencheur.
Et quelles en sont les conséquences sur la santé des patients ?
Le cancer de la prostate, comme d’autres pathologies chroniques, affecte profondément la qualité de vie. Il peut provoquer une perte de poids importante, qu’on appelle amégaiement. Ensuite, des troubles urinaires sont fréquemment observés, tels que la dysurie (miction douloureuse), la polachirurie (miction fréquente) et la dysgenturie (miction impérieuse et urgente). Lors d’un examen physique, un toucher rectal par un médecin permet souvent de détecter des anomalies de la prostate, comme une augmentation de volume, la présence de nodules, ou une consistance anormale de la glande.
Quelles sont, selon vous, les meilleures approches pour lutter contre cette maladie ?
Il est important de rappeler qu’on ne peut pas totalement prévenir le cancer de la prostate. Cependant, on peut mettre en place un dépistage précoce pour améliorer les chances de traitement. À partir de 50 ans, je recommande un contrôle régulier du PSA, un antigène spécifique de la prostate qui peut être mesuré dans le sang. Un toucher rectal annuel, même en l’absence de symptômes, est aussi essentiel pour détecter d’éventuelles anomalies. Sur le plan de la prévention, une alimentation équilibrée et l’évitement de l’exposition aux pesticides sont également cruciaux. Le facteur génétique, malheureusement, reste hors de notre contrôle, mais une bonne hygiène de vie permet de maintenir une meilleure qualité de vie.
Avez-vous un message à transmettre aux personnes qui luttent actuellement contre un cancer de la prostate ou qui en craignent le diagnostic ?
Oui, il faut bien comprendre que vivre avec un cancer, surtout lorsqu’il est avancé, est difficile, tant physiquement que moralement. Les traitements peuvent être coûteux et éprouvants, ce qui rend le soutien psychologique indispensable. Il est essentiel de ne pas stigmatiser ces patients et de leur offrir un suivi complet, y compris une prise en charge psychologique. Un accompagnement de ce type peut grandement améliorer leur qualité de vie et les aider à traverser cette épreuve.
Réalisé par Innocent AGBOESSI
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