Une condition météorologique à risque pour les animaux
Le changement climatique ne concerne pas uniquement les humains. Il affecte aussi la santé et le bien-être des animaux, domestiques comme sauvages. Entre maladies émergentes, modifications physiologiques et perturbations des écosystèmes, les conséquences sont multiples.
Le changement climatique est un phénomène environnemental qui évolue progressivement, souvent sans que l’on en perçoive immédiatement les effets. Selon Léopodine Goutondji, spécialiste en santé publique vétérinaire/One Health : « Le changement climatique, c’est un phénomène environnemental qui se déroule sous nos yeux sans qu’on s’en rende compte des fois, et qui est dû souvent au réchauffement climatique. Ce dernier se manifeste par une augmentation de la température, des effets de serre et une concentration accrue de gaz carbonique. »
L’une des principales conséquences du changement climatique est l’émergence de nouvelles maladies animales. L’augmentation des températures favorise la prolifération de parasites et de pathogènes qui étaient auparavant limités à certaines zones géographiques. De plus, la déshydratation et le stress thermique affaiblissent les défenses immunitaires des animaux, les rendant plus vulnérables aux infections.
À ce sujet, la spécialiste Léopodine Goutondji explique : « Nous observons des modifications physiologiques importantes chez les animaux. La déshydratation entraîne des troubles métaboliques et pousse certaines espèces à modifier leurs comportements. Certains migrent, d’autres subissent des transformations physiques ou physiologiques pour s’adapter. »
Un impact économique majeur sur l’élevage
Les effets du changement climatique ne se limitent pas à la faune sauvage. L’élevage, activité essentielle pour de nombreuses populations, est directement menacé. La diminution du bétail due aux maladies, aux vagues de chaleur et aux sécheresses affecte la production alimentaire et réduit les revenus des agriculteurs. « Lorsque les animaux sont malades, la population animale diminue, et cela a un impact économique majeur », a souligné la spécialiste
Par exemple, la disparition des prédateurs naturels, comme les serpents, entraîne une prolifération des rongeurs nuisibles dans les champs agricoles, augmentant les pertes de récoltes.
Le déclin de certaines espèces a aussi un impact sur la sécurité alimentaire. La baisse du nombre d’abeilles, indispensables à la pollinisation, met en péril la production de fruits et de légumes. De même, la raréfaction des ânes, utilisés comme moyen de transport dans plusieurs régions d’Afrique, complique l’acheminement des denrées.
« Lorsque la population d’abeilles diminue, cela perturbe gravement l’agriculture. Et avec la réduction du nombre d’ânes, le transport des marchandises est affecté, ce qui nuit directement aux populations rurales », précise Léopodine Goutondji.
Quelles solutions face à cette crise
Face à cette situation alarmante, des actions doivent être menées à tous les niveaux. Les organisations internationales doivent renforcer l’application des mesures environnementales et encourager les États à les adopter rapidement. Au niveau national, il est essentiel que les gouvernements prennent en compte ces recommandations et les mettent en œuvre efficacement.
À l’échelle locale, la reforestation apparaît comme une solution clé. « Planter des arbres, créer des rideaux verts, c’est essentiel pour réduire la chaleur et protéger les animaux comme les humains. Les arbres sont une barrière naturelle contre le réchauffement », insiste Léopodine Goutondji.
Ainsi le changement climatique est une réalité qui bouleverse l’équilibre de la faune et de la flore. La santé des animaux est un indicateur de l’état de notre planète. Protéger l’environnement, c’est aussi garantir un avenir viable pour toutes les espèces, y compris l’Homme.
Lire aussi : Entretien avec Dr KOULIBI FIDELE ZONGO, lauréat du prix 2025 de la Fondation FARM
Innocent AGBOESSI