Dans le cadre des préparatifs pour la COP 16 de la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification (CNULD), TMG, l’ONG Homme et Développement, et la coalition des organisations membres de la Plateforme Nationale de la Convergence Globale des Luttes pour la Terre et l’Eau (CGLTE) ont organisé, le vendredi 29 novembre 2024, un cocktail dînatoire à Cotonou. Cette initiative visait à sensibiliser les décideurs politiques, les chefs traditionnels et d’autres acteurs clés sur les droits fonciers des femmes et à plaider pour des mesures concrètes pour les protéger, en particulier pour les groupes les plus vulnérables.
Innocent AGBOESSI
Au Bénin Royal Hôtel de Cotonou, l’air était chargé d’engagements et d’espoir ce 29 novembre 2024. Un cocktail dînatoire, organisé par TMG, l’ONG Homme et Développement et la coalition des organisations membres de la Plateforme Nationale de la Convergence Globale des Luttes pour la Terre et l’Eau (CGLTE), a réuni une trentaine de participants, parmi lesquels des décideurs politiques, des chefs coutumiers et des organisations de la société civile. Cette rencontre, organisée en prélude à la COP 16, portait sur le thème « L’accès sécurisé des femmes à la terre et les dispositions juridiques au Bénin ».
Les discussions se sont ouvertes sur des allocutions fortes, notamment celle de Françoise AGBAHOLOU SOSSOU, Coordonnatrice nationale de WiLDAF Bénin, qui a rappelé les enjeux cruciaux de cet accès. « La terre est un outil de survie et d’émancipation. Si les femmes sont exclues, nous excluons une partie entière de notre potentiel de développement », a-t-elle martelé.
Pour illustrer ces défis, un court-métrage poignant a été projeté, donnant la parole à des femmes confrontées à des obstacles juridiques et sociaux dans l’accès au foncier. Le témoignage de l’une d’elles, mère de cinq enfants, a particulièrement marqué les esprits. « J’ai des enfants à entretenir, mais sans terre, comment nourrir ma famille et contribuer à la communauté ? » s’interrogeait-elle.
Le téléfilm a également mis en lumière un autre problème majeur : des populations béninoises de Tori Cada se plaignent que des tracteurs et des militaires ont dégradé leurs champs et détruit leurs cultures, sans qu’ils aient été préalablement informés. Ces témoignages ont suscité une profonde indignation parmi les participants.
Un panel de discussion, animé par la journaliste Aline Assankpon, a ensuite rassemblé des intervenants aux profils divers : Sa Majesté Dada Zehe, Roi d’Agonlin, Solange Bankolé Alitonou, et Firmin Akpo, Maire de la Commune de Ouèssè et Président de la commission foncière de l’Association Nationale des Communes du Bénin. Tous ont mis en lumière les obstacles persistants, allant des discriminations coutumières aux lacunes législatives. « La tradition, souvent invoquée comme excuse, peut être réformée pour devenir un levier d’inclusion », a insisté le Roi d’Agonlin.
Les débats ont débouché sur des recommandations concrètes : une meilleure intégration des droits fonciers des femmes dans les politiques locales et nationales, une sensibilisation accrue des chefs coutumiers et des communautés, ainsi que la mise en place de mécanismes de suivi. Les autorités présentes, dont des députés et représentants des ministères, ont exprimé leur volonté de contribuer activement à ces réformes. Pour l’honorable Edmonde Fonton, député de la 19ᵉ législature à l’Assemblée nationale du Bénin, les femmes doivent être traitées au même titre que les hommes. Elle a déclaré avec conviction : « Je m’engage personnellement pour cette lutte. »
L’événement s’est clôturé sur une note optimiste. Cette rencontre marque une étape importante dans la lutte pour l’égalité foncière au Bénin. Si des paroles fortes ont été prononcées et des engagements pris, l’essentiel reste à venir : traduire ces ambitions en actions concrètes. La COP 16 sera sans doute l’occasion d’évaluer les premiers fruits de cette dynamique.