Porté par un partenariat entre chercheurs béninois et belges, le projet e-Anacarde entend moderniser la filière anacarde au Bénin. À travers des innovations scientifiques et technologiques, il vise à améliorer la productivité, renforcer la coordination des acteurs et faciliter l’accès à l’information et au financement.
La filière anacarde, pilier de l’économie agricole béninoise, connaît aujourd’hui un tournant majeur avec le projet e-Anacarde. Pensé pour répondre aux défis structurels du secteur, ce projet repose sur une combinaison d’outils scientifiques, technologiques et sociaux visant à rendre la filière plus performante, inclusive et durable.
Le projet e-Anacarde s’articule autour de quatre axes stratégiques. Le premier consiste à renforcer la coordination et l’intégration des acteurs de la chaîne de valeur, tant au niveau local qu’international. Cela passera par le développement d’une plateforme numérique innovante, conçue pour faciliter les échanges commerciaux, la transparence, la prise de décision et l’accès aux financements. Cette plateforme servira également de point d’interconnexion entre producteurs, transformateurs, chercheurs et institutions publiques.
Le deuxième objectif est de produire des semences et des plants polyclonaux à haut rendement, spécifiquement adaptés aux zones agroécologiques du Bénin. Cette approche vise à améliorer considérablement la productivité des vergers d’anacardiers, tout en garantissant une meilleure résilience face aux changements climatiques.
En troisième lieu, le projet e-Anacarde ambitionne de mesurer l’impact socio-économique des innovations introduites. Cette évaluation permettra d’identifier les résultats concrets sur les revenus des producteurs, l’emploi, les investissements dans la transformation et les effets sur les communautés rurales.
Enfin, le quatrième volet du projet est dédié au renforcement des capacités des différents acteurs de la filière. Il s’agit notamment de former les producteurs, les chercheurs, les techniciens agricoles et les responsables administratifs aux nouvelles pratiques, outils numériques et connaissances scientifiques liées à la culture et à la transformation de l’anacarde.
Selon le Professeur Enoch Achigan Dako, l’un des co-coordonnateurs du projet, e-Anacarde vient combler « des lacunes l’atentes dont souffre la filière anacarde », notamment la faible productivité, l’absence de technologies modernes, et l’accès limité à l’information et au financement. Pour lui, le projet représente une opportunité de transformer la filière en un véritable levier de développement inclusif et résilient.
Madame ATTA Sahadatou, présidente de la FENEPAB, voit dans e-Anacarde une avancée décisive. Elle se réjouit du fait que « la plateforme numérique attendue servira de catalyseur pour les échanges commerciaux, la transparence et l’accès au financement ».
Il faut noter que le projet e-Anacarde a été lancé ce lundi 14 avril 2025 dans l’Amphithéâtre Etisalat de l’Université d’Abomey-Calavi, avec pour objectif d’améliorer et d’intensifier la valorisation de l’anacarde au Bénin. La cérémonie s’est tenue en présence de partenaires techniques, d’acteurs de la filière anacarde ainsi que de représentants des secteurs public, académique et privé.
En somme, e-Anacarde n’est pas seulement un projet de recherche : il est un outil structurant, pensé pour moderniser la filière anacarde béninoise, en la rendant plus compétitive, équitable et durable.
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Innocent AGBOESSI