PROTECTION DES OCÉANS : Un enjeu mondial joué sous la surface
FACE A LA FORTE DEMANDE EN PÉRIODE DE FÊTE/ L’Intensification agricole : Option ou Impérative ?
Si les tendances mondiales en matière de croissance démographique et de consommation alimentaire se confirment, la production des denrées alimentaires devra ainsi s’augmenter. En raison de la diminution des surfaces de terres inutilisées, seule une intensification agricole durable sera en mesure d’assurer la majeure partie de cette production supplémentaire.
Par Laure LEKOSSA
L’intensification durable est le fait de produire davantage à partir d’une même superficie de terres cultivables, tout en réduisant les impacts environnementaux négatifs. Au regard des enjeux mondiaux actuels, tels la croissance démographique et le changement climatique, les approvisionnements alimentaires suffisants , exigeront des systèmes de production plus efficaces et solides, reposant sur de bonnes pratiques agricoles assurant une utilisation efficace de la base des ressources naturelles, et s’inscrivant dans un cadre politique et institutionnel porteur. L’amélioration de la productivité et la diversification doivent être soutenues par des moyens d’existence durables, une sécurité alimentaire renforcée et des approches fondées sur la chaîne de valeur. Et c’est pour relever ces défis que l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO ), dans son objectif stratégique recommande, une intensification de la production agricole fondée sur une approche écosystémique notamment l’ accroissement de la productivité agricole grâce à une meilleure utilisation des ressources, afin d’obtenir de meilleurs rendements tout en favorisant la durabilité des systèmes agricoles et le passage d’une exploitation de subsistance à une agriculture à vocation commerciale, appuyée notamment par l’agriculture de conservation et la gestion intégrée des éléments nutritifs.
La période idéale…
À la lumière des défis de l’heure et de ceux qui se profilent à l’horizon pour notre approvisionnement alimentaire et pour l’environnement, l’intensification durable des cultures en vient à être considérée comme une priorité de premier plan tant pour les pouvoirs publics, les acteurs agricoles que pour les responsables de l’élaboration des politiques agricoles. Pour optimiser l’utilisation et la gestion des ressources, l’intensification durable tient compte des paysages, des territoires et des écosystèmes dans leur globalité. Les agriculteurs doivent produire davantage avec la même surface et utiliser moins d’intrants tout en augmentant les rendements. Les périodes de fêtes constituent des périodes par excellence d’écoulement de divers denrées alimentaires telles que le riz , le maïs, l’arachide, ainsi que les produits maraîchers comme les laitues , les concombres , la tomate, le piment, l’oignon et bien d’autres sans oublier le poisson qui contribue à la satisfaction des besoins alimentaires des populations et à l’amélioration de la santé grâce aux apports en protéines, en iode et vitamines. Vu que la période des fêtes constituent une période de forte demande en divers produits agricoles, l’après fête semblerait une période adéquate pour l’intensification de la production selon Martial Koudérin, pisciculteur, Secrétaire Générale de la Fédération des Unions des Producteurs du Bénin FUPRO. Théophile Dogbo, président de l’union départementale des producteurs de maïs de l’Atlantique affirme quant à lui « pour la saison à venir je compte augmenter ma productivité en dépassant le nombre de superficies emblavées la saison écoulée et apporter les apports convenables. Je dirai aussi que c’est un moment pour les agriculteurs qui disposent de système d’irrigation d’intensifier leurs productions pour répondre à la demande en produits sur le marché en attendant l’installation des grandes pluies ». Pour Barthélémy Bognon président de l’union départementale des producteurs de riz de l’ouémé (UDP –Ouémé), cette année est une année de forte productivité. « Tout au long du mois de Décembre, nous avons eu la pluie, chose rare au cours des années passées. Donc les maraichers, les riziculteurs vont trouver leurs comptes .Seuls ceux qui n’auront pas de moyens pour intensifier leurs productions ne vont pas beaucoup gagner .Mais je prédis que la production agricole dans la vallée de l’Ouémé sera exceptionnelle cette année ».
L’amélioration de la productivité et la diversification doivent être soutenues par des moyens d’existence durables, une sécurité alimentaire renforcée et des approches fondées sur la chaîne de valeur. L’assistance aux politiques que dispense la FAO vise à augmenter la productivité agricole, assurer la protection durable des cultures, limiter la contamination chimique, gérer la biodiversité et les services écosystémiques et renforcer les moyens d’existence. L’approche « Produire plus avec moins » de la FAO prône une « révolution encore plus verte » fondée sur une approche écosystémique où la croissance des cultures tire partie des services de la nature. Des politiques encourageant la mise en place de liens intelligents entre les ressources et l’amélioration des flux de nutriments dans le cadre de systèmes agraires intégrés associant, par exemple la riziculture et aquaculture ou agriculture et élevage, une meilleure utilisation de l’énergie tout au long de la chaîne de valeur et le recours aux technologies de l’information et de la communication pour accélérer la diffusion et l’adoption des innovations permettront de réaliser des gains d’efficience. Les politiques relatives à l’utilisation efficiente des ressources présentent une importance notable pour plus de 500 millions de petits exploitants des pays en développement parce qu’elles incitent à mettre en place des systèmes agricoles plus rémunérateurs, mais aussi pour la planète, confrontée à la raréfaction des ressources et à l’impact environnemental de leur exploitation.