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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

FILIÈRE ANACARDE AU BÉNIN : Une production en permanent accroissement avec de grands défis à relever

 FILIÈRE ANACARDE AU BÉNIN : Une production en permanent accroissement avec de grands défis à relever

Deuxième produit d’exportation après le coton, l’anacarde continue de progresser au Bénin. De 2018 à aujourd’hui, le niveau de production est en constante progression, mais pas exempte de quelques difficultés qui constituent des défis à relever.

Jean-Baptiste HONTONNOU

Produite dans tous les  sept (07) pôles de développement agricole du pays, l’anacarde connait ses beaux jours depuis que la politique agricole désormais en vigueur au Bénin a voulu lui accorder une place de choix. « Une filière en pleine mutation », c’est le groupe de mots choisi par la direction de la statistique agricole (DSA) pour la qualifier.

Durant la campagne agricole 2023-2024, la production des noix de cajou est estimée à 203 844 tonnes. « Le pôle 4 détient à lui seul 77,45% de la production nationale suivi du pôle 2 qui contribue pour environ 20% à la production nationale », peut-on lire dans le document de la direction de la statistique agricole. Ce qui permet d’affirmer que la production de 2023 est en progression de 9,0% par rapport à celle de 2022 (187 033 tonnes). En fait, en 2018, 2019 et 2020, le Bénin enregistrait respectivement une production estimée à 115 590 tonnes, 130 276 tonnes et 137 926 tonnes. Ce qui a connu une hausse significative en 2023. De manière plus précise, sur les cinq dernières années, la production de l’anacarde a connu un niveau d’accroissement global de 56,5%

Par ailleurs, les défis actuels auxquels est confrontée la filière est la forte fluctuation de prix. Lancée depuis le 08 mars dernier, la campagne 2024 de commercialisation de noix de cajou a toujours du plomb sous l’aile. Dans son 7è numéro du bulletin hebdomadaire du Système d’information sur le Marché, la Fédération Nationale des Producteurs d’Anacarde du Bénin (FENAPAB) affirme que « les prix au kilogramme de noix brutes de cajou au Bénin varient de 250 FCFA et 400 FCFA ». Précisément, les régions Atacora-Donga et Borgou-Alibori ont enregistré respectivement des prix minima de 350 FCFA à 275 FCFA, tandis que les régions Ouémé –Plateau et Zou-Collines ont gardé le même prix minimum de 300 FCFA contre respectivement 300 FCFA et 275 FCFA il y a quelques jours. Ainsi, le plus grand défi à relever est de fixer un prix plancher pour cette campagne de commercialisation dans le cadre de soulager un temps soit peu les producteurs.

D’un autre côté, il y a les unités de transformation qui ne tournent pas encore à leur plein potentiel. La  transformation étant le maillon fort de toute filière, il est important que les acteurs travaillent à satisfaire les industries locales. Selon les données du Conseil National des Transformateurs de Cajou (CNTC), sur une capacité installée d’environ 65 000 tonnes pour la transformation des noix de cajou, 19 100 tonnes et 26 035 tonnes ont été transformées respectivement en 2022 et en 2023. Et à ces unités, s’ajoutent celles installées au niveau de la Zone Industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ) pour la transformation des noix de cajou dont les capacités sont de 120 000 tonnes par an et qui ont transformé 57 000 tonnes de noix de cajou au titre de la campagne 2022-2023 à en croire la Société d’Investissement et de la Promotion de l’Industrie (SIPI).

Par contre, la transformation des pommes en jus semblent être stable. Les unités de transformation des pommes en jus existent dans le pays (25 unités en 2022 et 2023) et qui ont permis de transformer respectivement 225 tonnes et 250 tonnes de pommes en 450 000 et 500 000 bouteilles de 25 cl respectivement en 2022 et 2023 selon la CNTC. Au niveau de la GDIZ, 1200 tonnes d’amandes transformées ont été exportées.

Alors, les producteurs doivent redoubler d’efforts pour satisfaire les industries locales de transformation de noix brutes de cajou. Et cela n’est possible qu’à travers une volonté renforcée de l’exécutif qui va tâcher de les subventionner davantage et leur faciliter l’accès aux crédits. Il faut rappeler que dans ce sens d’auto-suffire en approvisionnement de matière première pour les industries locales, le gouvernement a mis en application depuis ce 1er avril 2024 son désir d’interdire l’exportation de noix brutes de cajou.

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