ONZE MOIS À LA TÊTE DU FNDA : La nouvelle équipe accélère le changement

Certes trop tôt, mais le temps passé à la tête du Fonds National pour le Développement Agricole (FNDA) n’est plus à négliger. Venus un 21 juin 2023 après un mauvais vent financier qui a été du passage en octobre 2022, le DG Nicolas Ahouissoussi et son équipe sont désormais en droit d’être appelés les hommes de la situation.

Jean-Baptiste HONTONNOU

Au FNDA, la mayonnaise est en train de prendre. Loin d’être une affirmation gratuite, cette assertion est bien disculpée. L’on se rappelle, lors de sa prise de service, le DG disait être attaché à trois principes : « la transparence, la bonne gouvernance et les résultats ». Et au jour d’aujourd’hui, l’on peut quand-même donner de l’allant à ces principes et ce, à travers bien sûr les résultats. « Depuis qu’on est là, il y a des chiffres qui ont été atteints », confirme le DG Nicolas. En fait, de 2020 à 2022, soit 36 mois d’exercice, le FNDA a généralement engrangé  11 milliards en termes de subventions, de crédits, de bonification et de garantie. Par contre, de 2023 à nos jours, « on est à plus de 68 milliards ». Ce qui justifie, le relèvement de performance de l’institution.

Le passage musclé à un niveau efficace

Il y a quelques années, accéder aux facilités du FNDA était quasiment un calvaire. Et, travailler pour rendre plus flexibles les conditions était devenu presque prioritaire. Pour cela, déjà les efforts auprès de l’exécutif a commencé a porté ces fruits car, lors du conseil des ministres tenu le 06 décembre 2023, le gouvernement a décidé de « relever substantiellement le niveau de performance du Fonds ». En effet, cette mesure jugée d’incitative pour améliorer les conditions et modalités d’accès au financement du FNDA au profit des exploitants et des petites et moyennes entreprises agricoles, « consiste en la rétrocession, in fine, des intérêts de 2% l’an qui seront payés après remboursement du refinancement octroyé par le Fnda ». Et pour être éligible à ce fonds, deux indicateurs de performance sont primordiaux. D’abord, il faut « un niveau de tirage de la ligne de refinancement supérieur ou égal à 70% » et par la suite, « un taux de remboursement de 100% des tirages effectués conformément aux tableaux d’amortissement de chaque tirage », fait savoir le compte rendu. En cas d’impayé, la mesure de rétrocession des intérêts perçus s’estompe pour le tirage concerné. A travers ces mesures, le FNDA de Nicolas Ahouissoussi satisfait pleinement désormais les bénéficiaires qui témoignent d’un appui financier qui comble plus ou moins leurs attentes.

Création d’un Psie agricole, l’autre acquis à l’actif de l’équipe Ahouissoussi

Lors de ce même conseil des ministres cité plus haut, une autre décision plus impactant avait été prise. Il s’agit de « la mise en place d’un appui financier sur deux ans aux fins de prendre en compte une partie des charges salariales du personnel (75% la première année et 50% la deuxième année) complémentaire chargé de dynamiser l’intervention des Systèmes financiers décentralisés (Sfd) en vue d’un meilleur accès au financement des exploitants agricoles ». Prévu pour durer 24 mois, le but de cette mesure est de renforcer le dispositif opérationnel de terrain. « Elle permettra d’une part, une intervention plus remarquable dans des communes jusqu’au niveau village où actuellement les SFD n’ont pas un dispositif adéquat de couverture et, d’autre part, d’améliorer la qualité de service et le suivi des crédits agricoles octroyés.

Amélioration de la garantie, l’autre pas géant posé

Le Gouvernement au cours de sa session du conseil des ministres du 24 janvier 2024 a autorisé le FNDA à contractualiser avec un cabinet international en vue de l’obtention d’un agrément d’établissement financier de cautionnement auprès de la commission bancaire de l’UMOA. Une démarche qui suit agréablement son coup.  Dans le cadre de cet agrément, le FNDA peut bien espérer de meilleures retombées.

D’abord, la finalité de cet agrément est « d’améliorer la qualité de la garantie que nous offrons », fait savoir le DG FNDA lors de son entretien avec les professionnels des médias ce jeudi 11 avril 2024 à l’occasion de l’émission le club de l’economiste. Pour lui, la garantie étant adossé à l’État, il est important d’obtenir un agrément pour permettre aux bénéficiaires de jouir de tous les avantages du dispositif prudentiel de l’UEMOA. Ce qui démontre la priorité pour le FNDA de satisfaire les acteurs du secteur agricole.

En fait, dans le contexte actuel, étant donné que la garantie qu’offre le FNDA n’est pas éligible à l’ensemble des règles et normes à caractère obligatoire définies par  l’UEMOA, les SFDs ou banques ont quelques difficultés à gérer leurs risques en ce qui concerne. Du coup, les SFDs font par exemple une provision à 20% ou 50% respectivement après trois ou six mois dès qu’un crédit tombe en impayé. Ce qui diminue la capacité d’action de l’institution financière. Ainsi, avec cet agrément, ils pourront mieux utiliser cette garantie pour moduler la provision qu’ils doivent faire et ne seront plus obligés de faire de provisions dès les trois mois quand un crédit tombera en impayé. Néanmoins, il est vrai qu’une garantie est silencieuse, mais cela permet aux institutions de mieux gérer leurs ressources.

Du côté du FNDA lui-même, cet agrément permettra à ces institutions d’accorder plus de prêts, ce qui engendrera une hausse de refinancement aux agriculteurs. Chose essentielle, le processus de signature de cet agrément suit son cours et présage bon augure.

Le Fnda, mis en place par le gouvernement,  n’est pas une banque agricole, mais son but est de favoriser la promotion des filières agricoles en facilitant l’accès au financement pour inciter l’investissement privé dans le secteur à travers des subventions ciblées et des instruments financiers adaptés. Aujourd’hui, à en croire quelques bénéficiaires du fonds, son efficacité et son souci de les satisfaire est chose louable et appréciable.