Le FNDA présente le projet pilote d’assurance agricole aux SFD
La deuxième rencontre des Directeurs Généraux des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) s’est tenue au siège du Consortium Alafia, le mercredi 23 avril 2025. Organisée par l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés (APSFD), cette rencontre vise à faire le point sur les avancées récentes et discuter des pistes d’amélioration en matière de financement agricole et de protection des producteurs.
Au cours de cette rencontre, les acteurs de la finance inclusive, du Fonds National de Développement Agricole (FNDA) et des compagnies d’assurance ont profité pour passer en revue les avancées du projet pilote d’assurance agricole et d’explorer les perspectives d’amélioration. Dans une présentation, le projet pilote d’assurance agricole à indice de rendement, prévu pour la campagne 2024–2025, a été bien détaillé. Portée par le Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, cette initiative vise à renforcer la résilience des petits producteurs face aux risques climatiques, tout en s’inspirant des leçons tirées de l’expérience de l’ancienne AMAB, dont l’agrément avait été retiré en 2017.
À en croire les précisions, cette fois, le projet ambitionne de couvrir jusqu’à 100 000 producteurs de riz, de coton, ainsi que des éleveurs de gros bétail à travers le pays. Les aléas pris en compte sont multiples : inondations, sécheresses, vagues de chaleur, vents violents et pluies excessives. Une innovation réside dans l’intégration de cette assurance au crédit agricole, avec une souscription facilitée via les SFD. Pour les cultures végétales, la couverture s’étend aux intrants chimiques, tandis que dans le domaine de l’élevage, le fourrage est concerné.
Le FNDA a détaillé le mécanisme prévu qui n’est rien d’autre que la transmission des données des bénéficiaires par les organisations faitières, la sélection d’un échantillon représentatif de producteurs, les campagnes d’information, et la mise en place de carrés de mesure pour le suivi des rendements. L’objectif est de tester le modèle avant de l’étendre à plus grande échelle.
Cette phase expérimentale sera suivie d’une vaste campagne de sensibilisation en collaboration avec les Agences Territoriales de Développement Agricole (ATDA), les structures professionnelles agricoles et les relais locaux.
Pour Yolande Kassegni Hossou Dodo, Directrice Administrative et Financière de Litto Finance, l’arrivée de cette assurance est opportune. « Même si elle ne couvre pas tous les dommages, elle permet de limiter considérablement les risques pour les producteurs. Les SFD devront jouer pleinement leur rôle d’interface entre ces derniers et les compagnies d’assurance ». De son côté, Faustin Kanlinsou, Directeur Général de COMUBA, a également salué cette avancée. « Cette assurance est un levier stratégique. Elle donne plus de sécurité aux institutions de crédit et incite à une augmentation des financements, tout en apportant un nouveau souffle aux producteurs ».
La rencontre a connu la présence de la Présidente du Conseil d’Administration de l’APSFD, de son Directeur Général, du Directeur Général du FNDA, ainsi que des représentants de NSIA Assurances, SUNU Assurances et de nombreuses institutions de microfinance.
Ce dialogue s’inscrit dans une dynamique de partenariat renforcé entre l’État, les assureurs et les SFD, pour une meilleure inclusion financière des producteurs ruraux. L’APSFD, partenaire clé du FNDA dans l’opérationnalisation du guichet 3 « Accès aux services financiers », continue de jouer un rôle de catalyseur dans l’amélioration des conditions de financement agricole au Bénin.
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Justin ADANDE