En Afrique, alors que le financement vert peine encore à décoller malgré quelques avancées notables, il s’impose ailleurs dans le monde comme un pilier de la transition écologique.

Le Bénin rattrape le train d’un marché mondial en plein essor

En Afrique, alors que le financement vert peine encore à décoller malgré quelques avancées notables, il s’impose ailleurs dans le monde comme un pilier de la transition écologique. Au Bénin, un nouveau cadre a été lancé pour stimuler la croissance durable et attirer davantage d’investissements.

En Afrique, alors que le financement vert peine encore à décoller malgré quelques avancées notables, il s’impose ailleurs dans le monde comme un pilier de la transition écologique.

En 2024, les émissions mondiales d’obligations vertes et durables ont atteint 754 milliards USD d’après le Sustainable Finance Market Report du Grand View Research (juin 2024). Les projections estiment que ce marché atteindra une croissance annuelle de 23% , soit un dépassement de 2 590 milliards USD d’ici 2030. Ces flux soutiennent principalement la transition énergétique, l’adaptation au changement climatique et la protection des écosystèmes. Ce qui confirme le rôle de levier incontournable de l’économie mondiale du financement durable.

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L’Afrique face à un déficit criant

Sur le continent africain, les financements climatiques progressent, mais restent insuffisants. Entre 2019-2020 et 2021-2022, les flux ont augmenté de 48%, passant de 29,5 à 43,7 milliards USD (Climate Policy Initiative & FSD Africa, Landscape of Climate Finance in Africa, mars 2024). Pourtant, cela ne couvre qu’environ 25% des besoins estimés à 2 500-2 800 milliards USD d’ici à 2030 pour atteindre les objectifs climatiques (AFD, juillet 2023).

La majorité des fonds provient de bailleurs publics internationaux, tandis que le financement privé reste limité à 18% du total, soit approximativement 8 milliards USD.  Des pays comme l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya et le Maroc se sont lancés dans des obligations vertes. Toutefois, l’écart avec les standards mondiaux demeure marqué. Les coûts d’émission élevés, l’absence de données fiables et la frilosité des investisseurs freinent encore l’essor du financement vert en Afrique.

Le Bénin trace sa voie

Dans ce contexte africain, le Bénin est un pays qui se distingue également par sa volonté d’innover.  Le 03 septembre 2025, le pays a franchi une nouvelle étape avec le lancement officiel de son Cadre de Financement Vert validé par l’agence internationale Sustainable Fitch. Le dispositif identifie six priorités stratégiques : les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, les transports propres, la gestion durable de l’eau, la biodiversité et l’économie circulaire. Il prévoit aussi des projets d’adaptation aux effets du changement climatique en raison des fortes inondations et de la dégradation des sols auxquelles est exposé le pays.

Pour garantir l’efficacité et la redevabilité, un comité de pilotage des instruments verts a été instauré sous l’autorité du ministère de l’Économie et des Finances. Ce comité sera chargé de sélectionner les projets, d’assurer le suivi des fonds et de publier des rapports réguliers afin de maintenir la confiance des investisseurs.

Selon le ministre d’État Romuald Wadagni, « ce cadre illustre la volonté du Bénin d’intégrer les priorités climatiques et de développement dans toutes ses politiques publiques ». Ainsi, en alignant ses ambitions financières sur ses engagements climatiques, notamment la réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, le Bénin espère non seulement attirer des capitaux, mais aussi renforcer sa résilience.

Maëlle ANATO

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