FOIRE SEMENCIÈRE A GRAND-POPO : La FAEB valorise les semences paysannes et les mets locaux en voie de disparition

(GIZ, à travers Prosilience, soutient l’événement)

Du 8 au 10 novembre, la commune de Grand-Popo a accueilli l’édition 2024 de la foire semencière, un événement dédié à la préservation des semences paysannes et à la valorisation des mets locaux en voie de disparition. Organisée avec le soutien de la GIZ, à travers le projet ProSilience, cette initiative met en lumière la richesse du patrimoine agricole béninois et l’engagement des femmes rurales dans la conservation de la biodiversité.

Opportune AHITCHEME

Dans son discours d’ouverture, Pierre Bedié, Président de la Fédération Agroécologique du Bénin, a souligné l’importance des semences paysannes, qu’il qualifie de « poumon de l’économie nationale ». Pour lui, ces semences, sélectionnées et cultivées depuis des millénaires, représentent un patrimoine essentiel face aux changements climatiques et à la quête de souveraineté alimentaire. « Les semences paysannes, résilientes face aux aléas climatiques, peuvent nous conduire vers une sécurité alimentaire durable, » a-t-il affirmé, déplorant néanmoins que les politiques de développement agricole les mettent peu en avant.

La foire a permis de célébrer la diversité agricole du Bénin à travers des stands où étaient exposées différentes variétés de semences locales, produites dans des conditions agroécologiques. Des ateliers de préparation ont également mis à l’honneur des mets locaux en voie de disparition, comme le Ablo, le Wassa-Wassa et le Yomli, permettant aux participants d’apprendre les techniques culinaires pour les intégrer dans leur quotidien. Jerry Van New, manager du projet Delta Mono pour Enabel, a également pris la parole pour saluer l’importance de cet événement, qui contribue, selon lui, à valoriser l’héritage agricole transmis par les générations passées. « Il est essentiel de promouvoir les actions de nos anciens, qui ont travaillé pour préserver ce patrimoine, » a-t-il déclaré, ajoutant que les activités de la foire se déroulaient dans la Réserve de Biosphère du Delta du Mono, un site symbolique pour la préservation de la biodiversité.

Cette célébration des semences et de la culture béninoise a également été un moment de sensibilisation à l’importance de cultiver la terre dans le respect de l’environnement. Plusieurs intervenants ont encouragé les pratiques agricoles écologiques, telles que l’utilisation de fertilisants naturels et la production de semences traditionnelles. Ce fut aussi l’occasion de démontrer les possibilités de transformation culinaires de la lentille verte et les usages culinaires du mucuna, promus par le projet ProSilience. A cet effet, les femmes transformatrices du projet ont eu l’occasion de faire gouter aux participants les différents mets cuisinés avec la lentille verte et le mucuna au cours de la foire.

La foire semencière édition 2024 a ainsi permis de rappeler l’importance des semences paysannes et de renforcer la prise de conscience sur la préservation de la biodiversité. Une richesse qui, comme le souligne Pierre Bedié, appartient à tous : « Cette richesse est notre patrimoine commun et il est essentiel de la partager avec le plus grand nombre ».

Il convient de noter que cette foire a été soutenue par la Coopération Allemande au Bénin par le biais du projet ProSilience mis en œuvre par la GIZet qui a pour objectif de renforcer la transition agroécologique vers des systèmes agroalimentaires durables au Bénin.