Cancel Preloader

1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

PRODUCTION DU PIMENT : La filière au cœur des opportunités économiques au Bénin

 PRODUCTION DU PIMENT : La filière au cœur des opportunités économiques au Bénin

Au Bénin, les filières maraîchères occupent une place importante dans les priorités du gouvernement de la rupture. Depuis 2016, elles bénéficient d’une attention particulière, surtout à travers le Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole 2025 (PSDSA-2025) qui a retenu à travers son plan d’actions d’améliorer significativement la productivité et la production des filières agricoles prioritaires. Grâce à cela, la filière piment a connu une grande avancée contribuant significativement non seulement à la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle mais aussi  à l’amélioration de l’économie nationale.

Le piment peut se produire partout au Bénin. Néanmoins, les grandes régions de sa production se retrouvent dans les départements de l’Ouémé, de l’Alibori, de l’Atlantique, du Couffo et du Mono. Depuis 2010, cette filière a évolué de façon progressive en enregistrant des scores plus ou moins louables. Selon les données de la Direction des Statistiques Agricoles, la production nationale de piment a connu une tendance à la hausse passant de 38 434 tonnes pour la campagne 2010- 2011 à 133 412 tonnes pour la campagne 2022-2023. Toutefois, l’on note une légère baisse (3%) de la production à la dernière campagne comparée à la campagne précédente.

En ce qui concerne l’évolution de la superficie emblavée, il faut dire qu’elle a connu également une tendance à la hausse passant de 23 564 hectares pour la campagne 2010-2011 à 37 467 hectares pour la campagne 2022-2023. Ce qui a certainement des répercussions positions sur le rendement. « Le rendement annuel de la production du piment a varié au cours de la période sous revue (2010 à 2023), de 1 631 T/ha à 4175 T/ha soit un rendement moyen de 2995 T/ha », selon les statistiques facilitées par l’Observatoire du Commerce, de l’Industrie et des Services (OCIS) de la Chambre du Commerce et de l’Industrie du Bénin. Ainsi, le rendement le plus élevé au cours de la période sous revue est de 4 175 T/ha enregistré à la campagne 2021-2022.

Filière piment et l’économie nationale

A l’instar de toute autre filière en essor, la filière piment contribue à sa manière à l’évolution économique du pays. D’abord, « le piment fait partie des cultures maraîchères qui recèlent d’énormes potentialités aussi bien en termes de contribution à la sécurité alimentaire et nutritionnelle qu’à la croissance économique et à la création d’emplois en milieux périurbains et ruraux, notamment à l’endroit des jeunes et des femmes », peut-on lire dans la dernière analyse de l’OCIS sur la filière. Faisant donc partie des quatre cultures maraîchères de grande consommation au Bénin (tomate, piment, gombo et oignon), elles contribuent ensemble à environ 15% à la formation du PIB agricole, soit en moyenne 48 milliards CFA en 2007.

Par ailleurs, le piment constitue une source de revenus pour de nombreux agriculteurs, que ce soit dans de petites exploitations familiales ou dans de plus grandes exploitations commerciales. La production de piment contribue à la sécurité alimentaire et à l’économie locale dans plusieurs régions du Bénin. Elle joue un rôle important dans l’économie rurale du pays en offrant des emplois et en contribuant aux recettes d’exportation.

Des opportunités d’affaires

D’après l’analyse économique des Chaînes de Valeurs de la filière effectuée par l’OCIS, il est conclu qu’est rentable. Ce qui constituerait une niche d’opportunités pour les opérateurs économiques qui désireraient investir dans cette filière. Ces derniers ont la possibilité d’investir à travers les projets tels que : «  le projet de production intensive du piment rouge sur une grande surface pour satisfaire les demandes intérieures et d’exportation ; le projet de fabrication semi-industrielle ou industrielle de la poudre de piment pour répondre aux demandes intérieures de consommation et de la sous-région ; le projet de fabrication semi-industrielle ou industrielle piment séché pour répondre aux demandes intérieures de consommation et de la sous- région, etc. »

Des propositions pour accroître substantiellement le volume de production

Pour que la filière piment au Bénin soit davantage rentable et participe plus convenablement à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, il faut une véritable prise en charge de la filière par les acteurs privés. Pour ce faire, il importe que des dispositions nécessaires soient prises en vue de promouvoir auprès de ces acteurs, les chaînes de valeur du piment porteuses d’opportunités qui peuvent servir de base à la mise en place des unités industrielles comme : le piment frais, le piment séché, le piment en poudre.

A en croire l’OCIS, il faut plaider auprès de l’Etat pour une meilleure sécurisation de l’accès au foncier, en particulier dans les zones à forte production du piment ; plaider auprès des structures en charge de la recherche agricole pour une meilleure expression du potentiel agronomique des innovations et l’articulation plus importante entre la recherche et les besoins des producteurs. Il est aussi primordial d’organiser avec l’appui des pouvoirs publics, la production et la distribution des semences certifiées à travers les multiplicateurs individuels ayant d’agrément ; sensibiliser les producteurs pour une intensification de la production avec l’encadrement des structures publiques dédiées.

Du côté des acteurs, il faut leur faciliter l’accès aux intrants, aux équipements, au crédit pour la transformation du piment et à l’énergie électrique à un prix convenable pour l’industrie avec l’appui des pouvoirs publics. Il convient également de promouvoir les normes de qualité et d’emballages appropriés des différents dérivés du piment, d’apporter aux acteurs privés, des mesures d’incitation pour l’investissement notamment dans les domaines de transformation, de commercialisation et ses services d’appui, renforcer les capacités des acteurs pour une professionnalisation au niveau des CVA piment sélectionnées dont entre autres, le développement des relations d’affaire basées sur la contractualisation.

Loading

4 Comments

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *