FOURNITURE D’INFORMATIONS AGROMÉTÉOROLOGIQUES AUX PRODUCTEURS : L’ARAA de la CEDEAO affermit les capacités des acteurs du projet AIC

En étroite collaboration avec le Centre Climatique Régional pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (AGRHYMET CCR-AOS), l’Agence régionale pour l’agriculture et l’alimentation (ARAA) de la CEDEAO a convié les acteurs du Projet régional de promotion de l’Agriculture intelligente face au climat (AIC) en Afrique de l’Ouest à deux ateliers thématiques. S’étant déroulé au Togo du 03 au 07 juillet 2023, ces ateliers ont porté sur la fourniture d’informations agrométéorologiques.

Jean-Baptiste HONTONNOU

L’Afrique de l’Ouest fait partie des régions du monde les plus vulnérables aux effets de la variabilité et des changements climatiques. Les sécheresses, les inondations dévastatrices, les pluies diluviennes, les vagues de chaleur, tels sont les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmement graves auxquels fait face cette région et qui mettent en danger la production agricole, les écosystèmes ainsi que la sécurité alimentaire. Pour lutter contre ces effets qui ne cessent de devenir récurrents, il est important de mettre en place diverses stratégies très solides. Fournir des informations agrométéorologiques aux producteurs demeure l’une des meilleures pistes pour aider ces derniers à surmonter ces séquelles climatiques.

Considérée donc comme une composante importante de la chaine de valeur agricole, l’ARAA en a fait une priorité en conviant les acteurs du Projet régional de promotion de l’Agriculture intelligente face au climat (AIC) en Afrique de l’Ouest à des formations qui se sont déroulées à Kara et Dapaong au Nord Togo. Leur objectif est de fournir à temps réel des informations agrométéorologiques adaptées aux besoins des producteurs. Spécifiquement, les activités de cette rencontre ont offert l’opportunité d’échanger avec les producteurs et les acteurs locaux afin de collecter leurs besoins en informations climatiques et agrométéorologiques. Elle a permis également de renforcer l’accès des producteurs aux informations agrométéorologiques adaptées à leurs besoins et de former les producteurs et leurs encadreurs locaux sur les méthodes et techniques d’utilisation des informations climatiques et agrométéorologiques ainsi que les recommandations y afférentes.

Pour le coordonnateur du Projet AIC, M. Jacques André NDIONE,

« la fourniture d’informations agrométéorologiques et des services climatiques aux producteurs constitue le premier niveau d’adaptation et contribue à améliorer la résilience des communautés ».

C’est pour cette raison qu’« une attention particulière devrait être accordée aux femmes, car elles ont une parfaite connaissance et entendement des conditions environnementales variables, voire changeantes, et elles jouent un rôle crucial dans l’identification de solutions adaptatives communautaires, viables et pratiques », a complété le coordonnateur. Dans la même logique, le Dr Alhassane AGALI, Expert agro-météorologue à AGRHYMET CCR-AOS, a mis un accent particulier sur la « difficulté d’assurer la résilience et le développement durable du secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique en Afrique de l’Ouest et au Sahel sans une large intégration de l’intrant, information agrométéorologique et climatique dans les planifications et prise de décisions communautaires ».

Il faut tout simplement dire que ces ateliers organisés par l’ARAA permettront aux producteurs d’avoir les informations agrométéorologiques exactes, localisées et fiables. Et cet accès leur servira pour prendre des décisions pour la gestion de leur exploitation et pour atténuer efficacement les risques. Pour rappel, la CEDEAO s’est appuyée sur sa Politique agricole (Ecowap) adoptée en 2005 et complétée par son programme stratégique sur la réduction de la vulnérabilité et l’adoption aux changements climatiques, pour lancer, en juin 2015, l’Alliance ouest africaine pour l’Agriculture intelligente face au climat ainsi que son cadre d’intervention. Cette alliance contribue aux efforts africains visant l’atteinte de l’objectif d’adoption des pratiques d’AIC par « 25 millions de ménages d’ici à 2025».