Fruits et légumes :consommation encore timide malgré l’abondance

Au Bénin, les étals des marchés regorgent de fruits et légumes variés. L’offre est visible, presque abondante. Mais derrière cette diversité se pose une question : les béninois consomment-ils suffisamment de fruits et légumes ?

Au Bénin, les étals des marchés regorgent de fruits et légumes variés. L’offre est visible, presque abondante. Mais derrière cette diversité se pose une question : les béninois consomment-ils suffisamment de fruits et légumes ?

 

Au Bénin, les étals des marchés regorgent de fruits et légumes variés. L’offre est visible, presque abondante. Mais derrière cette diversité se pose une question : les béninois consomment-ils suffisamment de fruits et légumes ?

Riches en fibres, vitamines et antioxydants, les fruits et légumes sont des piliers d’une alimentation équilibrée. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande d’en consommer au moins 400 grammes par jour. Toutefois, selon plusieurs spécialistes, la majorité des Béninois est loin de ce seuil. « Les béninois consomment des fruits et légumes. Mais de façon générale, ils en consomment trop peu ou trop cuits », a expliqué la nutritionniste Loristia Kpadonou. En effet, pour maximiser tous les bienfaits, il est important de les retrouver en quantité suffisante dans les plats et de veiller surtout au mode de cuisson en limitant l’exposition à la chaleur.

Sur les marchés, l’offre est pourtant là. « Les clients veulent bien consommer, car il est recommandé d’en consommer cinq portions par jour. Ils viennent avec l’envie d’acheter et choisissent un bon nombre de fruits, mais une fois qu’on dit le prix, ils trouvent que c’est trop cher. Nous sommes malheureusement obligés de diminuer les prix pour permettre aux clients d’acheter », a confié Diane, une vendeuse du marché Dantokpa à Cotonou. Cette dernière évoque également les difficultés de conservation, l’absence de réfrigération en raison du fait que les fruits et légumes sont de moins en moins conservables sur une longue durée et à température ambiante.

Par ailleurs, comme raison à ce déphasage entre l’offre et la demande, il faut également noter le manque d’habitude par la majorité des ménages et la méconnaissance des bienfaits nutritionnels. Pour répondre à ces freins, des initiatives émergent du côté des transformateurs de fruits et légumes. En guise de solutions, des légumes feuilles séchées, des poudres, des purées de fruits et légumes en bocaux, des légumes fruits et racines découpées et même des légumes feuilles précuits sont proposés localement. Ces initiatives ingénieuses permettent de prolonger la durée de vie des produits et de faciliter leur utilisation en cuisine.

« La transformation permet de rendre les légumes plus accessibles toute l’année, même hors saison », a souligné Eddy Alladahouinnon, agronome et transformateur de produits maraîchers et de fruits tropicaux. Il ajoute également que ces différents produits transformés font gagner du temps et facilitent la préparation des plats en cuisine.

Au-delà des enjeux de santé, la question de la consommation de légumes interroge aussi sur le soutien à la production locale. Encourager la consommation, c’est aussi renforcer les débouchés pour les maraîchers et les transformateurs, améliorer les revenus en zone rurale et réduire les pertes post-récolte. Des campagnes de sensibilisation, une meilleure éducation nutritionnelle, un appui aux circuits courts et à la transformation pourraient contribuer à faire évoluer les habitudes alimentaires.

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Maëlle ANATO

 

 

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