GESTION DURABLE DES FORÊTS AU BÉNIN : Un défi complexe qui exige une planification et une gérance appropriées

Toute construction d’infrastructure au Bénin ou de construction personnelle nécessite sa part de déforestation. Alors que les progrès économiques et sociaux du pays ne peuvent pas faire l’économie de l’exploitation forestière, il s’avère très nécessaire voire indispensable de savoir par quel moyen exploiter une forêt sans la détruire.

Jean-Baptiste HONTONNOU

La construction des routes, des écoles, des marchés, des hôpitaux ou des habitats, constitue une cause majeure et inévitable de la destruction massive de la forêt. De nos jours, il est connu de tous que la lutte contre déforestation représente un grand défi à relever. Au Bénin, la déforestation est prononcée et s’accélère principalement dans le nord. Selon la « Note sur les forêts du Bénin », un document d’évaluation élaboré par la Banque mondiale en 2020, les statistiques nationales font apparaître une perte de 7,6 à 5,9 millions d’hectares de forêts, soit une diminution de la superficie de 14% et un taux de déforestation de 1,4% par an entre 2005 et 2015. Un chiffre qui doit interpeller et faire réfléchir.

En effet, face à cette situation, l’exploitation durable des forêts s’impose en tant que la meilleure alternative pour se tirer d’affaire. Et pour exploiter durablement une forêt, il est nécessaire de gérer l’utilisation des ressources de la forêt de manière à assurer leur renouvellement et leur disponibilité à long terme. D’après un agent forestier anonyme,

« cela implique de prendre en compte les besoins et les préférences des populations locales, d’utiliser des méthodes d’exploitation respectueuses de l’environnement et d’assurer le maintien des services écosystémiques fournis par la forêt ».

Parlant donc des méthodes d’exploitation durable des forêts, il faut dire qu’elles comprennent la gestion durable des forêts, la régénération naturelle des forêts, l’amélioration des forêts, la gestion des incendies, la lutte contre la dégradation des sols, la conservation de la biodiversité et la gestion des produits forestiers.

Par ailleurs, cette exploitation responsable demande de même un développement d’une planification durale des forêts, d’une surveillance et d’une gestion rigoureuses de la faune et de la flore. Pour l’agent forestier, les communautés locales doivent aussi jouer un rôle très important. Alors, si pour Alfred Houngnon, Spécialiste en valorisation de la biodiversité végétale tropicale, « l’exploitation forestière abusive sans plan d’aménagement va influencer la durabilité de la forêt », il s’avère indispensable « d’en avoir un qui va permettre de prendre en compte les communautés locales ». D’après lui, l’éducation de la population est la seule issue pour maintenir une forêt parce que ce sont les communautés locales qui vivent autour de ces dernières. « Il faut investir dans l’éducation des communautés locales pour leurs transmettre des connaissances nécessaires sur l’exploitation durable des forêts », a-t-il martelé.

Gérer donc durablement une forêt représente une pratique importante qui consiste à exploiter les ressources forestières tout en préservant la biodiversité et l’écosystème pour les générations futures. Pour ce faire, il est nécessaire de prendre des mesures pour protéger les forêts, particulièrement en matière de préservation des habitats et de gestion des espèces menacées.