En avril 2025, l’inflation en Tunisie a chuté à 5,6 %, selon l’Institut national de la statistique. Cette baisse de l’indice des prix à la consommation offre un répit à l’économie du pays, bien que des incertitudes persistent.
L’indice des prix à la consommation en Tunisie a reculé à 5,6 % en avril 2025, marquant une nouvelle étape dans la lutte contre l’inflation. Publiée le 05 mai par l’Institut national de la statistique (INS), cette donnée confirme une tendance à la décélération qui se dessine depuis plusieurs mois.
La baisse de l’inflation à 5,6 % représente un souffle d’air pour l’économie tunisienne, confrontée à de nombreuses tensions internes et externes. Elle est largement attribuée à la stabilisation des prix de plusieurs produits de grande consommation, au resserrement de la politique monétaire et à un encadrement plus strict des concours bancaires à l’économie. Ces leviers combinés ont contribué à freiner la hausse généralisée des prix.
Parallèlement, l’inflation sous-jacente, qui exclut les produits alimentaires et l’énergie, a également reculé. Elle passe de 5,7 % en mars à 5,5 % en avril, ce qui renforce les signaux de ralentissement du phénomène inflationniste dans le pays.
Cependant, la situation reste contrastée. Les produits alimentaires affichent encore une progression de 7,3 % sur un an. De même, les services liés à l’hôtellerie et à la restauration continuent de subir des pressions importantes sur les prix. Ces secteurs, particulièrement sensibles aux variations de la demande et des coûts, contribuent à maintenir une tension sur l’indice général des prix à la consommation.
Les prix libres, quant à eux, augmentent de 6,8 %, illustrant que certaines hausses échappent encore au contrôle réglementaire. Le secteur manufacturier, toujours affecté par les coûts de production, reste un vecteur notable d’augmentation des prix.
Dans ce contexte, la Banque centrale de Tunisie est appelée à maintenir une politique monétaire prudente. Elle devra continuer à surveiller de près les anticipations d’inflation tout en soutenant une reprise économique encore fragile.
La baisse de l’inflation à 5,6 %, si elle se confirme dans les mois à venir, pourrait permettre un regain de confiance et de stabilité économique. Mais la prudence reste de mise, notamment face aux risques liés aux prix alimentaires et aux incertitudes extérieures.
Lire aussi : ACCORD D’ASSOCIATION ALGÉRIE-UE : Une révision exigée face aux barrières agricoles
Innocent AGBOESSI