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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

INNOVATIONS NUMÉRIQUES POUR LE SECTEUR AGRICOLE: Des problèmes structurels freinent le développement de l’écosystème 

 INNOVATIONS NUMÉRIQUES POUR LE SECTEUR AGRICOLE: Des problèmes structurels freinent le développement de l’écosystème 

Le numérique devient presque indispensable dans la promotion des chaînes de valeur agricole. Au Bénin, l’écosystème des outils numériques pour le secteur agricole s’élargit de plus en plus donnant la possibilité aux utilisateurs d’avoir une large gamme d’outils. Mais sont-ils tous à la portée du producteur ? Permettent-ils vraiment de résoudre les problèmes liés à la production, la transformation ou encore la commercialisation des produits agricoles ? A ces interrogations, nous tenterons de trouver des réponses.  

Une solution numérique pour faciliter l’irrigation des cultures

Cédric Joawo BAKPE 

 Les solutions numériques développées pour le secteur agricole sont diverses et variées. A travers une étude menée par ACED sur l’écosystème des outils numériques pour l’agriculture, il en ressort qu’une cinquantaine de solutions numériques pour le secteur agricole existent. « Les solutions ont touché presque tous les maillons des filières agricoles. Il y a eu une prédominance de solution sur le conseil agricole et également des solutions pour l’accès aux marchés », révèle Laurenda Todomè, Chargée des programmes à ACED. Avant même de parler de leur efficacité pour répondre aux problèmes des producteurs, il faut se poser la question de savoir si elles sont bien connues par ces derniers. Non. Dans un premier temps, la culture de l’utilisation des outils du numérique par un producteur reste encore très faible. Il n’y a que les producteurs qui sont un peu instruits qui s’en servent fréquemment. Pour corriger cela, une innovation a été apportée aux Rencontres internationales des courts métrages pour l’agriculture (RICMA) organisées par la Fédération des unions de producteurs (FUPRO) du Bénin. Il s’agit du salon des promoteurs et utilisateurs du numérique dans l’agriculture (SUNA). « L’idée est de faire de la visibilité autour des solutions numériques dans le secteur, mais aussi de permettre à ce que beaucoup plus d’initiatives soient prises pour faciliter la promotion de ces outils digitaux au profit des exploitations familiales pour les rendre plus compétitives. » Ce salon a révélé que la plupart des solutions développées prennent en compte le maillon production et commercialisation. L’étude menée par ACED l’a aussi révélé. « Nous avons noté peu de solutions numériques sur le maillon de la transformation. Toutes ces entreprises sont gérées par des hommes », renchérit Laurenda Todomè.

Une volonté manifeste de l’Etat  

Dans l’écosystème, il y a déjà des textes qui ont été élaborés par l’Etat qui donnent l’orientation, la vision de l’Etat en ce qui concerne l’agriculture numérique au Bénin. « Nous pouvons citer la stratégie nationale de l’agriculture numérique et au niveau du ministère de l’agriculture de l’élevage et de la pêche, il y a le document qui est le schéma directeur des systèmes d’information qui explique clairement ce que le ministère entend développer dans le secteur agricole en ce qui concerne les innovations numériques », explique la chargée des programmes de ACED. Elle sera rejointe par Fréjus Thoto, Directeur Exécutif de ACED pour qui « le cadre institutionnel est assez propice et assez pro digital ». « Depuis un certain nombre d’années, des engagements forts sont pris pour mettre le digital au service du développement », ajoute-il. Bien que l’Etat manifeste sa volonté, le développement d’outils numériques pour l’agriculture reste encore confronté à certains problèmes. 

Les problèmes qui entravent l’émergence de l’écosystème 

Au prime abord, un problème se pose entre les acteurs de cet écosystème. Selon Laurenda Todomè, « il y a un faible niveau de collaboration entre les acteurs, ce qui fait que les solutions développées ne sont pas touj0ours pertinentes et surtout pas durables ». Elle pense qu’il est important de créer une plateforme où les acteurs pourront se voir régulièrement et échanger sur le secteur. C’est dans cette veine que ACED a initié un premier dialogue avec l’appui financier de AGriDI pour rassembler tous les acteurs afin de renforcer l’écosystème des innovations numériques pour le secteur agricole, accompagner les décideurs politiques à prendre des instruments qui vont orienter les utilisateurs et les développeurs de solutions afin d’avoir des solutions qui résolvent vraiment les problèmes des producteurs. 

D’un autre point de vue, Fréjus Thoto, Directeur Exécutif de ACED pense qu’il y a effectivement un gap majeur dans l’accès au financement pour ces entreprises digitales qui globalement ont deux sources de financement, « soit leur fond propre ou soit des financements issus des projets /programmes ou partenaires techniques et financiers ». Sur cette deuxième source, il soutient qu’« elle peut avoir une influence sur la viabilité des solutions parce qu’il y a certaines de ces solutions qui sont développées parce qu’il y avait une opportunité de financement ». « Dans un tel contexte, la solution pourrait ne pas être forcément basée sur les besoins réels de l’agriculteur. Donc, il va se poser une question de durabilité, de viabilité de ces solutions puisqu’elles ont été créées pour saisir des opportunités », laisse-t-il entendre.  

Faut-il le faire remarquer la plupart de ces solutions numériques sont promues notamment par les projets/programmes. D’ailleurs, eux aussi en développent et les font utiliser par les producteurs avec lesquels ils travaillent. C’est le cas par exemple du SIM et du SIFT développés par le programme ACMA 2. 

Il est clair que dans les prochains jours, l’environnement des outils digitaux pour l’agriculture va davantage se développer au regard des diverses opportunités qui existent. Mais les acteurs qu’ils soient étatiques ou non ont un grand rôle à jouer pour adapter ces outils aux vrais besoins de l’agriculteur. Ceux-ci sont entre autres, l’obtention des intrants agricoles, l’obtention du financement, la mise en marché des produits agricoles etc. 

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