JOURNÉE DE L’ARBRE À SÈME KPODJI : Deux mois après, l’entretien et le suivi des plants suscitent débats

Une vaste campagne de plantation d’arbres a été lancée à Sèmè-Pkodji 1^er Juin dernier. Cette initiative visait à reverdir l’environnement et à lutter contre les effets néfastes du changement climatique. Un mois et demi plus tard, l’entretien et le suivi de ces jeunes plants suscitent des débats.

Opportune AHITCHEME

Le 1^er juin dernier, Sèmè-Podji a été le théâtre d’une grande mobilisation pour la plantation d’arbres, une action symbolique et écologique destinée à combattre les effets du changement climatique. Des autorités locales et des volontaires ont mis en terre des milliers de jeunes plants, avec l’espoir qu’ils prospèrent et contribuent à reverdir l’environnement.

Cependant, un mois et demi après cet effort collectif, des questions se posent sur l’entretien et le suivi de ces plantations. Selon Telesphore SODAHLON, Capitaine Major Chef du SPRRAF, des mesures ont été prises pour assurer la survie des jeunes plants. Il affirme : « Des dispositions sont prises pour que les plantes mises en terre le 1^er juin soient suivies et bien entretenues. »

Malgré ces assurances, certains critiques soulignent un manque de rigueur dans le suivi post-plantation. Laurent AHONGBONOU, Entomologiste et Président de l’ONG Nature Plurielle, exprime une opinion contrastée : « Si tous les arbres mis en terre chaque 1^er juin depuis les années 1900 étaient réellement entretenus et suivis, tout le Bénin serait déjà vert. Les plantes, après leur mise en terre, ne sont plus suivies et on attend le 1^er juin de l’année prochaine pour honorer à la tradition. »

Ces observations reflètent une réalité préoccupante. La plantation d’arbres ne doit pas se limiter à un simple geste symbolique annuel, mais nécessiter une prise de conscience et une action concertée pour garantir le suivi et l’entretien des jeunes plants. Le suivi de ces arbres prend en compte plusieurs facteurs : l’arrosage régulier, la protection contre les animaux et les maladies, ainsi que l’engagement des communautés locales. Sans ces efforts continus, les jeunes plants risquent de mourir, annulant ainsi les bénéfices environnementaux attendus.

Pour que les espoirs plantés le 1^er juin dernier prennent réellement racine et contribuent à la préservation de notre environnement, il est crucial que tous les acteurs impliqués maintiennent leur engagement au-delà de la journée de plantation. Une action concertée et un suivi rigoureux sont indispensables pour transformer cette initiative en succès durable. Les autorités locales et les organisations environnementales sont donc appelées à renforcer les mécanismes de suivi et à sensibiliser les populations sur l’importance de l’entretien des plantations. Seule une mobilisation continue permettra de voir se réaliser les ambitions de reboisement et de lutte contre le changement climatique, pour un Bénin plus vert et résilient.