Un impératif pour protéger les élevages
La coccidiose, provoquée par des parasites appelés coccidies, entraîne diarrhées, amaigrissement et parfois mort chez les jeunes animaux. L’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et plusieurs études africaines alertent sur cette maladie qui progresse dans les élevages dans lesquels l’hygiène et la densité animale sont mal contrôlées. Une meilleure information reste essentielle pour limiter les pertes.

Pelage ou plumage terne, isolement, manque d’appétit, posture recroquevillée, diarrhée occasionnellement sanglante, mucus dans les selles, ventre gonflé, déshydratation, yeux mi-clos, perte de poids, faiblesse progressive, croissance arrêtée chez les jeunes, difficulté à se tenir debout, plumage qui tombe facilement, animal couché en cas grave, mort possible sans traitement.
Voilà ce qu’est la coccidiose. Ainsi, cette maladie discrète touche surtout les veaux, agneaux, chevreaux, porcelets et volailles, souvent dans leurs premières semaines de vie, période où leur organisme est très fragile.
Les causes de la maladie
En premier lieu, la coccidiose est due à de minuscules parasites qui vivent dans l’intestin. Ces parasites, appelés coccidies, se développent dans les cellules intestinales puis sont rejetés dans les déjections sous forme d’oocystes, capables de survivre longtemps dans le sol ou sur les surfaces sales. L’Organisation mondiale de la Santé animale (OMSA) rappelle que ces oocystes se multiplient notamment dans des élevages avec lesquels les animaux sont trop nombreux, peu espacés et fréquemment exposés aux excréments.
En effet, plusieurs travaux scientifiques confirment ce constat. Une étude mondiale publiée en 2025, conduite par Ali EA et ses collègues, a montré que la coccidiose est très répandue chez les chèvres, principalement dans les pays où les conditions d’élevage sont difficiles.
En Éthiopie, une étude de 2020 menée par le chercheur Tamrat H. a révélé que de nombreux veaux souffraient de diarrhée causée par les coccidies, les cas les plus graves apparaissant dans les fermes où l’hygiène manquait. Ces recherches montrent que le problème n’est pas isolé et concerne plusieurs régions d’Afrique.
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Le traitement de la coccidiose
Ensuite, face à la coccidiose, le traitement existe, mais doit être appliqué très tôt. Des médicaments comme l’amprolium, la sulfadimidine ou le toltrazuril sont efficaces pour réduire l’infection lorsque les premiers signes apparaissent. Les vétérinaires précisent que ces soins fonctionnent mieux lorsqu’ils sont associés à une hygiène rigoureuse : nettoyage fréquent, réduction de la densité d’animaux, mangeoires et abreuvoirs surélevés, séparation immédiate des malades pour éviter qu’ils contaminent les autres.
Les diarrhées pouvant avoir plusieurs causes, les laboratoires vétérinaires africains recommandent d’analyser les selles avant de confirmer une coccidiose. Une fois la maladie détectée, les pratiques doivent être améliorées afin d’éviter une accumulation de parasites dans l’environnement.
Enfin, la coccidiose reste une menace réelle pour les élevages, surtout lorsqu’ils abritent de nombreux jeunes animaux. Les recommandations de l’OMSA et les études scientifiques africaines soulignent l’importance du nettoyage régulier, d’un bon aménagement des enclos et d’une prise en charge rapide. Une meilleure prévention pourrait réduire fortement les pertes économiques et protéger la santé animale.
Innocent AGBOESSI

