L’AVICULTURE TRADITIONNELLE : L’apanage du virus « Newcastle »
Il est habituellement constaté dans certaines villes reculées ou dans des villages, des volailles majoritairement laisser pour compte. Ce qui est à la base de l’infiltration de quelques virus dans leur rang, dont celui de Newcastle. Un germe pathogène très dangereux et exterminateur.
Oyéyèmi AGANI
Communément appelée Pseudo-peste aviaire, le virus de Newcastle est très contagieuse, souvent grave, et affecte les oiseaux, notamment les volailles domestiques. C’est une maladie cosmopolite, avec souvent des mortalités très élevées à la fois dans les élevages industriels(poules pondeuses et poulets de chairs) et villageois(poulet dit bicyclette). En effet, cette maladie est causée par le virus de la famille des Paramyxovirus et sévit fortement en Afrique d’une manière générale, et particulièrement au Bénin où elle est un facteur limitant dans le développement de l’aviculture traditionnelle avec des mortalités allant jusqu’à 100% dans la basse-cour. Elle est une zoonose mineure (maladie qui se transmet de l’animal à l’homme) qui se manifeste par une conjonctivité qui se guérit rapidement et se transmet surtout par les fèces.
Par quelle voie se transmet-elle ce virus ?
La transmission est horizontale, de façon directe (contact entre oiseaux malades et oiseaux sains) et indirecte (par l’eau, le matériel avicole). A en croire les propos du Dr Djidohoun Dégnon, Vétérinaire et Consultant chez Ceva et Laprovet Bénin-Togo, « quand le virus s’introduit au sein d’un élevage sensible (mal protégé), tous les oiseaux (jeunes ou adultes) sont infectés dans les 2 à 6 jours qui suivent ». En ce qui concerne ses symptômes, il peut évoluer et se multiplier au niveau de l’appareil respiratoire à travers le halètement, la toux, l’éternuement, la râle ; du système nerveux par le torticolis (regard vers la lune), la marche en cercle, la paralysie de l’appareil digestif par la diarrhée, l’entérite hémorragique de l’appareil reproducteur à travers la chute de ponte avec une mortalité allant jusqu’à 100%.
Un virus à des conséquences lourdes
Les impacts négatifs de cette maladie sont énormes. Tant sur le plan social comme économique, les dégâts sont catastrophiques. D’abord, il faut dire que les maladies aviaires d’ordres infectieuses et parasitaires diminuent les capacités de production des volailles et les taux de mortalités liées peuvent atteindre des taux importants de l’ordre de 80%. Dans le cas du virus Newcastle, faut savoir qu’il y a des conséquences directes sur les revenus des producteurs freinant ainsi le développement de l’aviculture traditionnelle qui est une forme de lutte contre la pauvreté en milieu rural.
Des mesures nécessaires pour parer à ce virus
D’après quelques études, il a été découvert que le « Newcastle » peut survivre pendant plusieurs semaines dans le milieu extérieur, notamment en temps de fraicheur. Pour cela, il s’avère important que « lorsque dans un élevage de volaille, il y a des mortalités de poules pondeuses, ou de poulets de chair, l’éleveur est tenu d’informer le service vétérinaire le plus proche », souligne le Dr Djidohoun Dégnon. Il ajoute qu’« une fois le diagnostic de la maladie de Newcastle fait, le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche prend un arrêté de déclaration de foyer d’infection au virus de Newcastle et les mesures de prophylaxie sanitaire énergiques sont appliquées ».
En ce qui concerne la prévention de la maladie, il existe des vaccins. C’est ce rôle que le Centre National des Produits Biologiques à Usage Vétérinaire (CNPBV) en s’approvisionnant en vaccins produits à base des souches Hitchner B1 et La Sota au profit de la filière avicole et de l’aviculture villageoise. « Pour lutter contre la maladie de Newcastle ou la Pseudo-peste aviaire, il existe deux mesures de prophylaxies », a indiqué le Dr Djidohoun Dégnon. Il s’agit de la prophylaxie sanitaire qui n’est rien d’autre que de l’élevage infecté, de l’élevage sain et de la prophylaxie médicale.