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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

ATTEINTE DE L’ODD 7 : Entre prolonger l’Agenda 2030 ou accélérer les actions, l’Afrique doit choisir

 ATTEINTE DE L’ODD 7 : Entre prolonger l’Agenda 2030 ou accélérer les actions, l’Afrique doit choisir

Depuis lors, la question énergétique en Afrique constitue une équation à double inconnu qu’il faut vaille que vaille solutionner. Malgré son potentiel en énergie, le continent risque de ne pas atteindre d’ici à 2030 le septième objectif du développement durable fixé par les Nations Unies. Cela s’explique par plusieurs faits réels et défis restants à relever.

Installation d’un panneau solaire

Jean-Baptiste HONTONNOU

Nul n’est actuellement capable de rassurer avec certitude la capacité de l’Afrique à « garantir d’ici à 2030, l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes à un coût abordable ». C’est ce que l’on peut présumer considérant les tenants et aboutissants de toutes les actions menées par les États de l’Afrique dans le seul souci d’atteindre l’ODD 7.

Ce qu’en dit les faits

Malgré son énorme potentiel, le continent africain souffre d’une pauvreté énergétique chronique qui handicape durablement son développement. Selon la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies, en 2021, 600 millions de personnes en Afrique n’avaient pas accès à l’électricité, plus de 900 millions n’avaient pas accès à un combustible de cuisson propre, et 24 des 55 pays que compte le continent, avaient un taux de couverture énergétique inférieur à 50 %. Et la demande énergétique de l’Afrique ira grandissante au regard de l’évolution démographique du continent.

S’inscrivant au cœur de l’Agenda 2030 pour le développement durable et de l’Accord de Paris sur le changement climatique, l’énergie est indispensable pour le développement d’un continent ou d’un pays. Dans le cas de l’Afrique, vu la régression de certains pays en termes de trajectoire énergétique, l’atteinte de l’ODD 7 est craintive. D’après la CEA, il faudrait 40 milliards de dollars d’investissements par an pour répondre au besoin des pays africains. Si on combine énergie et climat, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’Afrique aurait besoin de 190 milliards de dollars d’investissements par an entre 2026 et 2030, dont deux tiers dans les énergies propres. Un investissement pas des moindres.

Conscient donc de la situation, le Conseil exécutif de l’Union africaine, a défini en juillet 2022 la stratégie globale de développement énergétique du continent en adoptant la Position commune africaine sur l’accès à l’énergie et la transition juste. L’objectif est d’améliorer le mix énergétique africain pour un accès universel de tous les africains à une électricité abordable et fiable. Mais malgré tout, l’ONU s’inquiète et estime qu’il est plus qu’important d’accélérer les pas.

Contrainte d’agir plus vite

Dans un rapport de suivi consacré aux avancées de l’Odd publié récemment, il est stipulé que « les efforts actuels ne suffisent pas pour atteindre à temps l’Odd 7 ». Selon les projections des auteurs de ce rapport, 1,9 milliard de personnes seront privées des modes de cuisson propres et 660 millions n’auront pas accès à l’électricité en 2030 si le statu quo se poursuit. « Le bilan des progrès depuis l’adoption de l’Agenda en 2015 est mitigé. (…) Les tendances actuelles suggèrent que le monde est très loin d’atteindre cet objectif d’ici 2030 », renseigne le document élaboré par l’Agence internationale de l’énergie, l’Agence internationale pour les énergies renouvelables, la Division des statistiques des Nations Unies, la Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la santé.

D’un autre côté, parlant typiquement de l’Afrique, le rapport 2022 sur les ODD montre que les progrès sont faibles et appelle à une plus grande action. À mi-chemin de l’Agenda 2030, la plupart des pays africains peinent à atteindre la majorité des cibles des ODD. Sans des politiques visant à accélérer les progrès vers les ODD, d’ici à 2030, au moins 492 millions de personnes se retrouveront dans une situation d’extrême pauvreté et au moins 350 millions de personnes d’ici à 2050. « L’Afrique ne peut plus attendre, et le moment est venu pour le continent de redéfinir sa voie de développement et de s’approprier son programme de développement », a affirmé Ahunna Eziakonwa, Administratrice adjointe et Directrice régionale du bureau pour l’Afrique du PNUD.

Pour faire progresser le développement durable, le rapport suggère le renforcement de la mobilisation des ressources nationales et la réduction des flux financiers illicites. Il suggère également que les acteurs internationaux soutiennent le déploiement d’instruments financiers innovants, tels que les obligations vertes et bleues et les échanges dette-climat.

« Nous devons en faire plus en tant que continent pour obtenir de meilleurs résultats. Connaissant les défis à relever, il est important de faire une introspection et que nous trouvions un moyen de mettre en œuvre des initiatives locales pour relever ces défis », a noté le professeur Vincent O. Nmehielle, secrétaire général de la Banque africaine de développement.

Considérant les différents résultats obtenus jusque-là en ce qui concerne la dépendance énergétique en Afrique, l’on peut conclure que le continent est en retard et, à défaut de prolonger le délai d’atteindre ces objectifs (ce qui constituerait un échec pour lui), il urge qu’il accélère les actions.

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