CULTURE DU MAÏS EN CONTRE-SAISON AU BÉNIN : Une alternative compensatrice de la période de soudure
Le maïs, l’une des cultures de base de l’alimentation béninoise, se trouve limité pendant les saisons sèches (allant généralement de novembre en avril et de mi-juillet à mi-septembre). Cependant, il est possible de le cultiver en contre saison et pouvoir bien en bénéficier. Pour cela, certaines conditions sont nécessaires.
Pendant la période de soudure qui est synonyme de pénurie alimentaire, la culture du maïs devient pour plusieurs agriculteurs, un défi récurrent. Pour cette raison, certains agriculteurs choisissent l’alternative de la culture de contre saison, bien que cela semble difficile pour d’autres. En effet, cette alternative de culture de contre saison du maïs pourrait assurer une production continue et améliorer la sécurité alimentaire des ménages, lorsque les bonnes pratiques sont adoptées.
Ainsi, pour réussir la culture du maïs en contre saison, plusieurs facteurs sont à prendre en compte. En premier lieu, le choix du sol et des variétés (choisir la variété selon la durée de la saison) est un point capital. Il importe alors de privilégier les sols légers et fertiles et opter pour des variétés à cycle court, tolérantes à la sécheresse. La maîtrise de l’itinéraire technique qui implique une préparation minutieuse du sol, un semis régulier, un arrosage adapté et une protection efficace contre les maladies sont essentiels. Dans un deuxième temps, l’utilisation d’intrants de qualité est nécessaire.
Il s’agit des semences certifiées, des engrais équilibrés et des produits phytosanitaires utilisés avec parcimonie pour l’aboutissement à un bon rendement. Selon l’explication donnée par Samadou Sidi, conseiller en agriculture à la Fondation Hubi et Vinciane dans un article publié sur le site de ladite fondation, l’irrigation des cultures et la préparation du sol avec des engrais organiques (excréments d’animaux), auraient permis l’obtention de bon résultat, après l’essayage de la culture du maïs en contre-saison, dans une école du Nord Bénin (N’dali).
Pour lui, c’est une pratique qui « peut être répliqué sur de grandes surfaces à condition qu’il y ait de l’eau et que les cultures soient bien irriguées et entretenues. La production du maïs peut donc se faire toute l’année, peu importe la saison. Les trois conditions à respecter sont la présence d’eau, la fertilité du sol et une bonne irrigation des cultures. »
À en croire le technicien agricole et producteur Nicanor Hounga, le maïs frais est beaucoup plus rendu disponible par la culture de contre saison. Selon lui, « toutes les variétés de maïs sont favorables pour la culture de contre saison. Cela dépend juste des objectifs que s’est fixé le producteur ».
La culture de contre-saison du maïs représente non seulement une alternative, mais aussi une opportunité à saisir par les agriculteurs béninois. C’est une pratique dont la bonne application favorise l’élimination des rendements, le renforcement de la résilience face au changement climatique et la contribution à la sécurité alimentaire de la communauté.
Madeleine ATODJINOU