LUTTE CONTRE LES MALADIES TROPICALES NÉGLIGÉES

Chaque année, le 30 janvier marque la Journée mondiale des maladies tropicales négligées (MTN).

Chaque année, le 30 janvier marque la Journée mondiale des maladies tropicales négligées (MTN).

LUTTE CONTRE LES MALADIES TROPICALES NÉGLIGÉES : Le Sénégal mène un combat vital pour les populations vulnérables

Chaque année, le 30 janvier marque la Journée mondiale des maladies tropicales négligées (MTN). Ces maladies, telles que la lèpre et la dengue, frappent principalement les populations les plus pauvres, notamment dans des régions reculées. L’Afrique, qui supporte 40 % du fardeau mondial de ces maladies, ne reçoit pourtant que 2 % des financements mondiaux destinés à leur éradication. Face à cette inégalité criante, le Sénégal redouble d’efforts pour combattre ces affections, bien que de nombreux défis subsistent.

Le Sénégal s’attaque à 15 des 21 maladies tropicales négligées recensées dans le monde. Parmi elles, cinq bénéficient d’une stratégie de chimioprévention, notamment la filariose lymphatique et le trachome. À Dakar, le trachome a d’ailleurs été éliminé en tant que problème de santé publique. D’autres interventions, comme les opérations chirurgicales contre l’hydrocèle – une infection parasitaire provoquant un gonflement douloureux des testicules –, ont considérablement amélioré la qualité de vie des patients.

Cependant, ces maladies continuent de sévir, particulièrement dans le nord du pays, autour du bassin du fleuve Sénégal. « Ces affections touchent les populations les plus reculées et vulnérables, entraînant non seulement des handicaps et des complications de santé, mais aussi des répercussions sur l’éducation et l’économie », explique le Dr Ndeye Mbacké Kane, coordinatrice du Programme national de lutte contre les MTN. Elle souligne surtout l’impact sur les enfants, qui souffrent de contre-performances scolaires, et sur les femmes, qui peuvent développer des problèmes d’infertilité.

Un manque criard de financements

Si les campagnes de distribution massive de médicaments et les efforts de dépistage intensif ont porté leurs fruits, leur portée reste limitée par le manque de financements. « Moins de 2 % des fonds mondiaux consacrés à la santé sont alloués aux maladies tropicales négligées », regrette Dr Kane. Pourtant, avec 40 % des cas concentrés sur le continent africain, leur éradication devrait être une priorité.

Malgré ces obstacles, plus de six millions de Sénégalais ont bénéficié des campagnes de prévention. Toutefois, certaines maladies, comme la bilharziose et les infections par les vers intestinaux, restent endémiques et menacent l’atteinte des objectifs fixés par l’OMS pour 2030.

Le Sénégal poursuit ses efforts pour réduire l’impact des MTN, avec des actions concrètes et ciblées. Néanmoins, sans un appui financier accru et une meilleure mobilisation internationale, l’éradication de ces maladies restera un défi majeur. Les autorités sanitaires et les partenaires internationaux devront donc intensifier leur engagement pour garantir un avenir plus sain aux populations les plus vulnérables.

 

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Innocent AGBOESSI

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