ÉVOLUTION DE L’OBÉSITÉ DE 2021 A 2025

Une menace qui s’étend à toutes les générations

Entre 2021 et 2025, l’obésité a pris une ampleur sans précédent dans le monde. Les chiffres montrent une progression continue du surpoids et de l’obésité chez les adultes comme chez les enfants. La situation devient alarmante et exige des actions fortes pour freiner cette évolution.

Entre 2021 et 2025, l’obésité a pris une ampleur sans précédent dans le monde.

De 2021 à 2025, l’obésité a poursuivi une progression fulgurante. En 2022, près de 2,5 milliards d’adultes âgés de 18 ans et plus étaient en surpoids, dont 890 millions déjà obèses. Cela représente 43 % de la population adulte mondiale en surpoids et 16 % en obésité, contre seulement 25 % en 1990. En trente ans, le nombre d’adultes obèses a plus que doublé.

Cette évolution ne concerne plus uniquement les pays riches. L’obésité s’impose désormais comme un problème majeur dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, où les habitudes alimentaires changent rapidement. En Afrique, le nombre d’enfants de moins de cinq ans en surpoids a augmenté de plus de 12 % depuis 2000. En 2024, on comptait déjà 35 millions d’enfants de moins de cinq ans en surpoids.

La tendance est tout aussi préoccupante chez les jeunes. En 2022, plus de 390 millions d’enfants et d’adolescents âgés de 5 à 19 ans étaient en surpoids, dont 160 millions obèses. En 1990, ils n’étaient que 31 millions. En trente ans, la proportion d’enfants en surpoids est passée de 8 % à 20 %. Les filles et les garçons sont touchés presque de la même manière.

Une maladie aux multiples causes

L’obésité résulte d’un déséquilibre entre l’apport alimentaire et la dépense énergétique. Elle est souvent liée à une alimentation trop riche en sucre, en graisses et en sel, combinée à un manque d’activité physique. Mais d’autres facteurs entrent aussi en jeu : des causes génétiques, des troubles hormonaux, des effets secondaires de certains médicaments et surtout des environnements dits « obésogènes » où les aliments sains sont rares et coûteux.

L’urbanisation rapide, le manque d’espaces pour le sport, la consommation excessive de produits transformés et la publicité pour des aliments malsains aggravent la situation. Dans de nombreux pays, la pauvreté pousse les populations à consommer des produits peu nutritifs, mais bon marché.

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Des conséquences sanitaires et économiques majeures

L’obésité est aujourd’hui reconnue comme une maladie chronique qui fragilise tout l’organisme. Elle augmente fortement le risque de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires, de troubles respiratoires, de certains cancers et de problèmes de fertilité. Elle affecte aussi la qualité de vie en limitant la mobilité, en perturbant le sommeil et en provoquant de graves souffrances psychologiques.

En 2021, environ 3,7 millions de décès étaient liés à un indice de masse corporelle supérieur à la normale. L’obésité pendant l’enfance entraîne souvent des complications précoces et un risque élevé de rester obèse à l’âge adulte. Les conséquences sont aussi économiques : si la tendance actuelle se maintient, le coût mondial de l’obésité pourrait atteindre 3 000 milliards de dollars par an d’ici 2030 et plus de 18 000 milliards à l’horizon 2060.

Il faut noter que l’évolution de l’obésité s’accompagne d’un phénomène inquiétant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire : la coexistence de la dénutrition et du surpoids. Dans un même pays, voire dans une même famille, il est désormais fréquent de voir un enfant souffrir de malnutrition tandis qu’un autre est obèse. Ce contraste traduit une transformation rapide des modes de vie et des régimes alimentaires.

Des solutions encore insuffisantes

Face à cette progression, la prévention reste le meilleur moyen d’action. L’Organisation mondiale de la Santé encourage la pratique d’une activité physique régulière, la réduction du sucre et des graisses dans l’alimentation, ainsi qu’un meilleur encadrement de la publicité pour les produits nocifs. Les professionnels de santé doivent aussi dépister plus tôt les cas de surpoids et sensibiliser les patients.

L’éducation alimentaire dès le plus jeune âge, l’allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois, la limitation du temps d’écran et la consommation accrue de fruits, de légumes et de céréales complètes font partie des mesures essentielles pour inverser la tendance.

Enfin, en 2025, l’évolution de l’obésité confirme l’ampleur d’un problème sanitaire mondial. Les chiffres montrent une épidémie silencieuse qui s’étend à toutes les générations et dans toutes les régions du globe. Freiner cette évolution demande une volonté politique forte, des politiques alimentaires saines et un engagement collectif pour bâtir un environnement favorable à la santé. L’obésité n’est plus un simple défi individuel, mais une urgence mondiale à laquelle l’humanité doit répondre sans délai.

Innocent AGBOESSI

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