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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

PATATE DOUCE AU BÉNIN : Un cadre national de concertation désormais installé pour amorcer la structuration de la filière

 PATATE DOUCE AU BÉNIN : Un cadre national de concertation désormais installé pour amorcer la structuration de la filière

La filière patate douce au Bénin n’est pas des moindres. Elle est caractérisée par une production importante par an et une valeur ajoutée conséquente. Mais, longtemps soufferte d’un problème structurel et organisationnel, elle entame bientôt une nouvelle ère qui vient d’être amorcée par la mise sur pied d’un cadre national de concertation susceptible de déboucher sur la création d’une faitière. C’était au détour d’une assemblée générale tenue ce mardi 07 novembre 2023 au siège de la FUPRO-BENIN à Bohicon.

Photo de famille des membres du Cadre National de Concertation de la filière patate douce

Jean-Baptiste HONTONNOU

Le développement effectif d’une filière agricole dépend non seulement de sa grande productivité, mais aussi de sa structuration et sa bonne gouvernance. A l’instar d’autres filières telles que soja, ananas et coton, la patate douce au Bénin se veut plus imposante et mieux structurée. C’est ce qui justifie la mise en place de ce cadre national de concertation dont la mission majeure est d’œuvrer pour la création d’une organisation nationale qui regroupe tous les acteurs.

En effet, ce cadre de concertation est installé pour une durée de six (06) mois. Il est chargé de mener les démarches idoines afin d’assurer la création d’une faitière de la filière des producteurs de patate douce au Bénin. Etienne Ahoton est élu président. Il sera secondé par Epiphane Akohouede et Saturnin Nougbodohoue respectivement aux postes de 1er et 2ème Vice-Président. Le secrétariat général sera assuré par ADO Romain et la trésorerie, Rosaline Hounsou. Les postes de responsable chargé à l’organisation, à la production, à la mise en marché, à la mobilisation sociale et celui des relations avec les projets/programmes et PTF, sont respectivement confiés à Evariste Vodounon, Jacques Oussou, Kocouvi Anato, Joaquim Dossou et Norbert Fagnon. En ce qui concerne les relations avec les institutions de microfinances, elles seront prises en charge par Albert Adjonou. Pour finir, Valentin Adomou est élu au poste de responsable à l’arbitrage et à la conciliation et Adèle Tokpahossou, responsable chargée des affaires féminines, portant donc le nombre des membres du cadre à treize (13).

Par ailleurs, il faut signaler que si l’installation de ce cadre national de concertation a pu être une réalité, c’est en grande partie grâce à la Fédération des Unions des Producteurs du Bénin (FUPRO-BÉNIN), mais cette idée émane des producteurs eux-mêmes.

« C’est une joie de vous voir aujourd’hui parce que la filière patate douce est une filière qui apporte beaucoup dans l’organisme de nous tous »,

laisse entendre Athanase Aguiya, Président de la FUPRO-BÉNI. Selon lui, vu que la filière a demeuré longtemps sans une organisation réelle, il serait judicieux de saluer cette initiative. « L’idée que vous avez eue pour mettre en place le cadre de concertation est une très bonne initiative et nous sommes disponibles à vous accompagner », a-t-il complété.

Du côté de Elvis Padonou, Représentant du DLROPEA à cette occasion, il n’est pas aisé de mettre en place une telle initiative. Pour lui, « l’on ne peut que féliciter » les acteurs. Aussi, tient-il à rappeler que « ce cadre est juste un creuset qui va mener des réflexions pour la structuration de la filière ». Ainsi, l’on peut affirmer que la filière patate douce valide le début d’une nouvelle aventure qui favorisera une lutte efficace contre les goulots d´étranglements auxquels elle est confrontée.

Une filière véritablement secouée par des contraintes

Elle occupe la troisième position avec une production annuelle de plus de 50.000 tonnes derrière l’igname et le manioc. Avec son rendement de 5340kg/Ha, la filière fait un peu moins le triple du rendement de la pomme de terre. C’est ce que nous confirme les informations de la Direction de la Statistique Agricole. Il s’agit donc d’une filière à fort potentiel dont au regard des difficultés auxquelles elle fait face semble faire partie des filières agricoles orphelines du pays. Parlant des difficultés, il y a justement la structuration de la filière qui fait actuellement débat, le non-développement de nouvelles variétés qui ne favoriserait pas une bonne production et un accès difficile au marché. Cette dernière constituerait le majeur problème auquel les acteurs sont confrontés. Sinon, pour Etienne Ahoton, Président du Cadre de Concertation,

« ils produisent ce tubercule juste pour satisfaire le marché local ».

Pour lui, il devrait avoir un marché beaucoup plus ouvert et accessible aux producteurs et cela « n’est possible qu’à travers la promotion de cette filière ». « Il y a une forme de négligence de la part de nos autorités à l’endroit de la filière », se lamente-t-il.

Connaissant donc le désir brulant du gouvernement à rehausser davantage la contribution de l’agriculture au croissement économique du pays, il serait bénéfique de consacrer plus d’efforts à cette filière tout en accompagnant ses acteurs et en promouvant ce qu’ils font. Le premier pas vient d’être posé par ces derniers, il ne reste qu’aux dirigeants d’apporter leur pierre à l’édifice.

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