AFRIQUE DE L’OUEST

La pêche continentale, bien que souvent reléguée au second plan, joue un rôle fondamental dans la sécurité alimentaire et la résilience économique des communautés locales.

Le Bénin parmi les cinq pays les plus dépendants de la pêche continentale

La pêche continentale, bien que souvent reléguée au second plan, joue un rôle fondamental dans la sécurité alimentaire et la résilience économique des communautés locales. En Afrique de l’Ouest, la pêche maritime demeure la principale source d’approvisionnement en produits halieutiques, représentant près de 90 % des captures régionales.

La pêche continentale, bien que souvent reléguée au second plan, joue un rôle fondamental dans la sécurité alimentaire et la résilience économique des communautés locales.

Une étude publiée le 22 septembre 2025 par la Banque africaine de développement (BAD) met en lumière cette réalité. Intitulé « Revue des pêcheries continentales africaines », le rapport souligne que les pêcheries intérieures, majoritairement artisanales, reposent sur des techniques traditionnelles efficaces, peu consommatrices d’énergie et de matériel importé. Ces pratiques rendent le secteur plus autonome et économiquement viable face aux défis du développement durable.

Des bassins hydrologiques au cœur des activités de pêche

La région ouest-africaine s’articule autour de trois grands bassins sahéliens, le lac Tchad, le fleuve Niger et le fleuve Sénégal auxquels s’ajoutent de nombreux cours d’eau côtiers et lacs intérieurs. Ces écosystèmes abritent une importante activité de pêche qui alimente les marchés locaux et constitue une source essentielle de protéines animales pour des millions de personnes.

Selon la BAD, cinq pays se distinguent par leur forte dépendance à la pêche continentale : le Niger, le Burkina Faso, le Mali, le Bénin et le Togo. Ces nations, sans accès direct ou limité à la mer, tirent une part considérable de leur consommation de poisson de leurs ressources intérieures.

Le Bénin occupe la quatrième place de ce classement. D’après les données compilées par la FAO, le pays a enregistré en 2022 environ 29 575 tonnes de poissons issues de la pêche continentale, soit près de 36 % de l’offre nationale totale, estimée à 80 655 tonnes.

Bien que l’aquaculture béninoise reste encore à un stade embryonnaire, la pêche joue un rôle vital dans l’économie nationale. Le pays combine une production maritime artisanale et industrielle avec une exploitation significative de ses ressources d’eaux douces pour satisfaire la demande locale.

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Un réseau hydrographique riche mais vulnérable

Le potentiel halieutique du Bénin repose sur un réseau hydrographique d’approximativement 130 000 hectares, composé de quatre grands fleuves Ouémé, Niger, Mono et Couffo ainsi que de nombreux lacs, lagunes et marais. Ces milieux naturels soutiennent une activité économique intense, mais restent vulnérables à la surpêche, à la dégradation des habitats aquatiques et aux effets du changement climatique.

Selon la FAO, la pêche continentale emploie directement et indirectement plus de 200 000 personnes au Bénin, entre pêcheurs, transformatrices, commerçants et transporteurs. Ce secteur constitue donc un levier social et économique majeur, que le pays cherche à renforcer à travers des politiques de gestion durable des ressources halieutiques.

Vignon Justin ADANDE

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