Pêche et aquaculture en 2024 : La production mondiale atteint un niveau sans précédent.

En 2024, la production halieutique et aquacole mondiale a connu une hausse importante. Le rapport sur la situation mondiale des pêches et de l’aquaculture, publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) depuis juin 2024, estime que pour la première fois, la production d’animaux aquatiques issue de l’aquaculture dépasse celle de la pêche de capture. En ce qui concerne la lutte contre l’insécurité alimentaire et la nutrition, cette production record d’aliments aquatiques met en évidence le potentiel du secteur.

Bambo Nestor NOANTI

Selon le rapport, la production aquacole mondiale a atteint le niveau sans précédent de 130,9 millions de tonnes, dont 94,4 millions de tonnes d’animaux aquatiques, soit 51 % de la production totale d’animaux aquatiques. « La production halieutique et aquacole mondiale s’est établie à 223,2 millions de tonnes en 2022, soit 4,4 % de plus qu’en 2020. Elle comprenait 185,4 millions de tonnes d’animaux aquatiques et 37,8 millions de tonnes d’algues », précise-t-il. La croissance de l’aquaculture montre que ce secteur peut contribuer encore davantage à satisfaire la demande mondiale grandissante d’aliments aquatiques.

Toutefois, son expansion et son intensification futures devront accorder la priorité à la durabilité afin de profiter aux régions et aux populations qui en ont le plus besoin. Le rapport indique que l’aquaculture est dominée par une poignée de pays en 2024. Il s’agit notamment de la Chine, de l’Indonésie, de l’Inde, du Vietnam, du Bangladesh, des Philippines, de la République de Corée, de la Norvège, de l’Égypte et du Chili, qui produisent plus de 89,8 % du total. Néanmoins, de nombreux pays à faible revenu d’Afrique et d’Asie ne réalisent pas leur plein potentiel.

Le rapport contient également les projections de la FAO pour les pêches et l’aquaculture, qui prévoient une hausse de la production et de la consommation apparente mondiale jusqu’en 2032. Il précise que la consommation apparente augmentera de 12 % et représentera en moyenne 21,3 kilogrammes par habitant en 2032. De ce fait, «la production d’animaux aquatiques devrait croître de 10 % d’ici à 2032 pour atteindre 205 millions de tonnes», notifie le rapport.

Par ailleurs, il prévient qu’en Afrique, la consommation apparente par habitant continuera de diminuer car la production risque de ne pas suivre la croissance démographique. Ces projections sont particulièrement inquiétantes pour l’Afrique subsaharienne, où de nombreux pays ne peuvent satisfaire leurs besoins nutritionnels, en particulier en protéines animales et en micronutriments, sans les aliments aquatiques. D’où la nécessité de politiques ciblées, du transfert de technologie, du renforcement des capacités et d’investissements responsables pour favoriser l’aquaculture durable là où elle est le plus nécessaire, en particulier en Afrique.