PROTECTION DES OCÉANS : Un enjeu mondial joué sous la surface
PRODUCTION ANANAS: Une culture portée à grande échelle dans la commune de Zè
La culture de l’ananas est l’un des traits caractéristiques de la commune de Zè et de ses environs avec lesquels elle en constitue le grenier dans le sud-Bénin. Elle est la seconde culture en termes de production et la première en termes de rendement. Une équipe de la rédaction à rencontrer pour vous l’un des grands producteurs de cette commune qui a partagé avec nous, son expérience depuis 1990.
Par Laure LEKOSSA
Dans la commune de Zè, l’ananas est le produit le plus récurent en matière de production agricole. Richard OUINSOU est l’un des producteurs de ce fruit dans ladite commune et plus précisément dans l’arrondissement de yopo. Il a démarré cette aventure de production dans les années 1990. « Moi je suis un passionné de l’agriculture , j’aime beaucoup la beauté de ce fruit et après la beauté, ce que donne l’ananas parmi toutes les cultures du Sud du Bénin et au terme de financement par rapport aux autres cultures vivrières , l’ananas a plus de choses que les autres cultures ça donne assez de résultats , et l’ananas n’a pas besoin de beaucoup d’eau aussi parce que de nos jours, il ne pleut plus beaucoup et c’est pour toutes ces raisons que j’ai voulu m’aventurer dans la production de l’ananas » a-t-il déclaré.
Fruit exotique, l’ananas a longtemps été considéré comme un bien rare et précieux. Du point de vue agronomique, le Bénin bénéficie d’un climat tropical chaud et humide, avec une moyenne de température comprise entre 22 et 24 degré, et un taux d’humidité entre 65 et 95{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112}. Ce qui est favorable à la production de ce fruit. Les zones de production d’ananas sont localisées dans le sud du pays, où les niveaux de pluviométrie sont les plus importants, et notamment dans les départements de l’Atlantique, de l’Ouémé, du Plateau, du Mono et du Couffo. Le département de l’Atlantique reste incontestablement le premier producteur. Sept de ses 9 communes administratives (Abomey-Calavi, Allada, Kpomassè, Ouidah, Toffo, Tori et Zè) s’adonnent à la production d’ananas.
Filière ananas créatrice d’emplois et génératrice de revenue
Dans sa production, Richard OUINSOU a opté pour la variété ‘’pain de sucre’’ et ce, sur un site de 3 hectares. Outre ce site, ce jeune producteur d’ananas en possède d’autres dans des villages de la commune. Pour produire une tonne d’ananas dans cette chaîne, les producteurs utilisent des mains-d’œuvre salariées. La production de l’ananas est donc une source de création d’emplois. Si toutes les conditions sont réunies, les producteurs sont à un rendement de trois tonnes par mois. La production de l’ananas est donc une activité rentable pour ces acteurs nous a confié Richard Ouinsou. Les commerçants en effet, créent moins de richesse que les producteurs. La main-d’œuvre que ces derniers utilisent se limite aux niveaux de l’essouchage, du planting, du sarclage, de la récolte, du chargement/déchargement. Contrairement à d’autres, ce producteur affirme n’avoir reçu aucun soutien financier de l’Etat Central.
Ce département, qui comptabilise environ 10{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} de la population béninoise, concentrerait près de 80{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} de la production totale d’ananas sur les 2 000 hectares cultivés actuellement au Bénin. « La production d’ananas nous permet de nous réaliser, payer la scolarité des enfants ou agrandir notre exploitation. C’est une garantie pour le futur de nos familles. Si on trouve un bon marché, par hectare nous avons au moins 2.000.000 à 2.500.000 et c’est par ces ressources que nous arrivons à subvenir à nos besoins et ceux de notre famille » nous apprend Richard Ouinsou.
10 000 personnes environs sont en effet, impliquées dans la production, et près de 100. 000 personnes directement ou indirectement impliquées dans la chaîne (Production, transformation, transport…). L’ananas est ainsi destiné à plus de 95{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} à la vente. En matière de la commercialisation de ce fruit frais, la fermeture des frontières a porté un coup dur aux producteurs. Il rencontre de ce fait assez de difficultés de la production à la commercialisation. L’accès à la terre souligne-t-il, constitue la première difficulté, outre cela, la mal organisation des ouvriers et pour finir, le positionnement sur le marché d’écoulement. « Notre calvaire a commencé depuis la fermeture des frontières Bénino-Nigériane. Le prix de l’ananas a totalement chuté », déplore notre producteur.
Malgré la levée du cordon sanitaire, la situation demeure la même. Malheureusement, les produits se vendent mal et les producteurs éprouvent d’énormes difficultés pour écouler leurs productions. Toutefois, il exprime sa fierté d’être l’un des plus grands producteurs d’ananas dans la Commune de Zè. « Si on trouvait les débouchés à écouler nos productions, moi je n’aurai pas la peine à produire de l’ananas toute ma vie. Je me sens fier dedans parce que je suis heureux.’’ a-t-il souligné.
Désorganisation des chaînes d’approvisionnement, coût élevé du transport, baisse du prix de vente de l’ananas, etc. Afin de sauver la filière, les autorités béninoises vont devoir intervenir. D’autant plus que ces dernières années, le gouvernement a investi pour améliorer la visibilité des deux variétés (Cayenne lisse et Pain de sucre) de l’ananas au Bénin à l’extérieur, surtout sur le marché européen. Richard OUINSOU demande plus encore de la part du gouvernement, une réaction prompte et des actions et programmes bien définies afin de sauver la filière ananas au Bénin.