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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

PRODUCTION DU SOJA A DJIDJA: Une activité qui sort ses acteurs de la précarité

 PRODUCTION DU SOJA A DJIDJA: Une activité qui sort ses acteurs de la précarité

Au Bénin la production, la transformation et la commercialisation du Soja intéresse de plus en plus les petits producteurs en raison de sa forte rentabilité et sa capacité de fertilisation du sol. Célestin Gandja est un producteur de soja rencontré à Kassèho, une localité située dans Commune de Djidja. Il nous apprend sur son quotidien et sur ses activités.

Par Laure S. LEKOSSA

« La culture du soja est plus ou moins facile plus que toutes les autres cultures. Si tu cultives le soja, avec un peu d’entretien seulement, tu obtiens de bons résultats ». a déclaré Célestin Gandja, producteur de soja à Kassèho dans la commune de Djidja. 07h30 min déjà et Célestin Gandja se trouve dans son champ sous un soleil levant la houe à la main entrain de désherber. Devenir un producteur agricole était pour ce dernier, une envie de vieille date. « Il y a de cela 6ans que j’ai démarré avec la production du soja. Je suis agriculteur, j’ai grandi agriculteur et je dois être aussi agriculteur. L’agriculture a toujours été mon plus grand désir avant que je n’aille en apprentissage. Je suis un maître tailleur et j’ai ouvert mon atelier ici à Kasseho. Vu que je suis né dans l’agriculture et je suis déjà habitué à travailler la terre, et vu ce que donne aussi la terre comme richesse, je ne peux plus abandonner la terre parce qu’elle regorge assez de merveilles. Le soja n’est pas comme le coton où tu dois forcément attendre tes aides financières. Sa production vous rend très libre » a-t-il ajouté.

La culture du soja, un processus passionnant…

En effet, la production du soja répond à un certain nombre d’étape. De la préparation de la terre jusqu’à la commercialisation en passant par le labour et l’entretien des plants. « Pour la production, nous faisons appel à des personnes pour nous aider à préparer le champ à faire le désherbage, et la préparation du champ pour le soja. Après le sarclage des champs, nous passons au laboure toujours avec nos mains d’œuvres et après avoir labouré le champ, nous mettons en terre les graines du soja. Après la mise en terre, nous faisons un suivi régulier de l’évolution des graines mis en terre jusqu’au moment du sarclage du champ. Si le temps de sarclage approche, nous venons sarcler nos champs. Pour ça, il faut veiller à ce que les herbes ne remplissent pas le champ du soja c’est en faisant cela que tu auras de bonnes récoltes mais si tu ignores et que négliges tu n’auras pas un bon rendement. ». Il ira plus loin en disant : « Quand on met en terre des graines de soja, c’est pour une durée de 3mois et demi à 04ans après qu’on passe à la récolte. Tu veilleras aussi aux récoltes parce que les graines de soja sont sèches et très petites, difficiles parfois à récupérer si elles tombent par terre. Pour cela nous veillons à ce qu’elles ne tombent pas par terre et nous achetons des bâches assez élargies au marché pour les récupérer au temps de la récolte. »

Une filière qui a aussi ses réalités

La culture du soja est une solution à l’appauvrissement de sol car cette légumineuse apporte des éléments nécessaires pour la fertilisation des sols. Cependant, la filière connaît plusieurs contraintes dont l’approvisionnement difficile en semences de qualité au moment opportun ; les semences livrées et achetées ne sont pas toujours certifiées et produites par des spécialistes. Il s’agit parfois de réserves sur des productions ordinaires ; s’ensuit de faibles taux de germination, une maîtrise difficile du cycle de la variété et des rendements faibles ; et aussi une faible maîtrise de techniques améliorées de production par les producteurs. Pour les producteurs de soja du Bénin, la faible fertilité des sols se traduit par des rendements médiocres et des revenus insuffisants. Les agriculteurs augmentent considérablement leur production en appliquant des engrais biologiques améliorés grâce à des techniques isotopiques, avec l’appui de l’ACMA (Approche Communal pour le Marché Agricole). « C’est cette année que je suis devenue membre de l’ACMA. Avant je produisais le soja sur une superficie de 20 m / 40 mais je n’obtenais pas un si grand rendement. Maintenant que je suis devenu membre de cette association, j’ai suivi des formations sur les techniques culturales et productives. Et actuellement je suis sur une superficie de 20m de champ de soja, un champ à titre d’exemple comparativement à mon ancien champ. Et j’ai aussi remarqué qu’avec la mise en pratique de toutes les techniques de production que l’ACMA nous a appris, m’a permis d’obtenir de meilleurs résultats déjà. » a martelé Célestin Gandja. C’est une joie pour lui d’appartenir à cette association nous dira-t-il au regard du suivi régulier que font les membres de cette organisation des producteurs en ce qui concerne la mise en œuvre des connaissances reçues en la matière.

Toutefois ce secteur est enclin à de nombreuses difficultés. « Nous rencontrons des difficultés dans ce travail de la production de soja. La plus grande difficulté que moi je rencontre personnellement est lié à l’absence de mains d’ouvre. Nous ne trouvons pas des gens qui vont travailler avec nous surtout pour le sarclage, le labour et la récolte. Depuis que moi j’ai démarré cette activité, je n’ai pas eu d’aide financières de l’État ni d’une quelconque structure à part l’ACMA qui m’a offert des semences de soja cette année. En plus de ça les moyens financiers nous manquent un peu » souligne-t-il. « Pour la commercialisation et la vente, nous avons des clients qui viennent prendre par kilos à 200 F; nous avons aussi un marché à côté de nous, c’est le marché de Dan où nous allons vendre nos produits mais parfois c’est mieux que tu vendes ta chose à la maison. C’est plus bénéfique que quand tu l’envoie au marché » a-t-il notifié.

Malgré toutes ces difficultés Célestin Gandja soutient que cette activité est très rémunératrice et lui permet de subvenir à tous ses besoins ainsi que ceux de sa famille.

Le soja constitue donc une opportunité certaine pour le développement de l’agro-industrie au Bénin. Cela implique une relation d’affaire durable entre les différents acteurs de la filière soja, avec pour finalité l’amélioration des conditions de vie des petits producteurs et de leurs familles.

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