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SCHISTOSOMIASE: Une maladie parasitaire à éradiquer à tout prix
La schistosomiase, une maladie parasitaire négligée, affecte des millions de personnes dans le monde, principalement dans les régions tropicales et subtropicales. Mais avec une approche proactive et une sensibilisation accrue, il est possible de renverser cette tendance et de mettre fin à la souffrance qu’elle engendre.
Les enfants en activité agricole
Oyéyèmi AGANI
La schistosomiase, également connue sous le nom de bilharziose, est une maladie parasitaire causée par des vers du genre Schistosoma. Elle est largement répandue dans les régions où l’accès à l’eau potable et à l’assainissement est limité. « Les parasites responsables de la schistosomiase se propagent à travers l’eau contaminée par les excréments humains ou animaux, et pénètrent dans le corps humain par la peau lors du contact avec cette eau », martèle le spécialiste des maladies infectieuses, Isidore Mama. Souvent les personnes contractent cette infection dans le cadre de leurs activités agricoles, domestiques, professionnelles ou récréatives habituelles. Une fois à l’intérieur, les parasites se développent, provoquant des dommages aux organes internes tels que le foie, la vessie et les intestins. Elle se manifeste généralement par « la fièvre, des frissons, de la toux, des nausées, des douleurs abdominales, une sensation de malaise, des myalgies, de l’urticaire et une hyperéosinophilie, faisant penser à une maladie sérique », informe le spécialiste.
Cette maladie, dangereuse qu’elle soit, présente de lourdes conséquences nuisibles à la santé. Chez l’homme, « la schistosomiase peut provoquer une pathologie des vésicules séminales, de la prostate et d’autres organes. La maladie peut avoir d’autres conséquences irréversibles à long terme, comme la stérilité », laisse entendre le spécialiste. Chez l’enfant par contre, elle peut causer une anémie, un retard de croissance, une diminution des capacités d’apprentissage mais, avec le traitement, ces effets sont en général réversibles. Dans sa forme chronique, la schistosomiase peut avoir une incidence sur la capacité d’un adulte à travailler et, dans certains cas, entraîner le décès.
Selon une étude menée par l’Organisation Mondiale de la Santé, le nombre de décès qui lui sont imputables est difficile à estimer en raison des pathologies cachées telles que les insuffisances hépatique et rénale, le cancer de la vessie et les grossesses ectopiques provoquées par la schistosomiase génitale féminine.On estime à plus de 700 millions le nombre de personnes à risque à travers le monde, à 200 millions celui des individus infectés et à plus de 250 000 le nombre de décès annuels causés par la maladie, principalement en Afrique sub-saharienne.
La lutte contre cette maladie repose sur plusieurs piliers, dont la prévention, le traitement et l’amélioration de l’assainissement. La distribution de médicaments antiparasitaires dans les communautés à risque est une stratégie clé pour réduire la prévalence de la maladie. Il est également crucial d’intensifier les programmes d’amélioration de l’assainissement, tels que la construction de systèmes d’approvisionnement en eau potable et d’installations sanitaires adéquates.
En garantissant un accès à une eau propre et sûre, et en promouvant des pratiques d’hygiène efficaces, il est possible de réduire considérablement le fardeau de la maladie. « Il est quand même primordial de consulter un médecin spécialiste dès que les symptômes commencent par se manifester », conseille le spécialiste. « De plus, il est souvent recommandé de porter des bottes pour éviter un contact direct avec les vers », ajoute-t-il.